Le nombre de déplacés est passé de 42,5 millions à 59,5 millions entre 2011 et 2014, alors l'année 2015 a connu à elle seule une hausse de 9,7%. Le nombre de déplacés internes ou de personnes ayant fui la guerre dans leur pays a atteint 65,3 millions de réfugiés, selon le rapport annuel du haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), publié hier. Sur les 65,3 millions de déracinés, 21,3 millions sont des réfugiés qui ont fui leur pays à cause de la guerre et des persécutions. Environ 40,8 millions (un record) sont des "déplacés internes" ayant quitté leur foyer sans quitter le pays. Le nombre de demandeurs d'asile dans les pays industrialisés est de 3,2 millions. Parmi ces 65,3 millions de personnes, 16,1 millions (chiffre le plus élevé depuis 20 ans) sont sous mandat du HCR, dont 55% étaient établis en Europe ou en Afrique sub-saharienne. L'Afrique est le continent qui accueille le plus grand nombre de réfugiés (4,41 millions), provenant essentiellement de la Somalie, du Soudan du Sud, de la RDC, du Soudan et de la Centrafrique. L'Europe arrive en deuxième position avec 4,39 millions de réfugiés qui préfèrent se rendre en Allemagne, en Russie, en France, en Suède, au Royaume-Uni et en Italie. La région Asie-pacifique accueille quelque 3,8 millions de réfugiés, une diminution de 2% en 2015. Avec 2,5 millions, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de personnes forcées à l'exil, suivi par le Pakistan (1,6 million) et le Liban (1,1 million). Au Yémen, 10% de la population a fui les violents combats entre les Houthis et la coalition des pays arabes, menée par l'Arabie Saoudite. "Nous vivons dans un monde inégal, il y a des guerres, des conflits, il est inévitable que les gens veuillent aller vers un monde plus sûr", a commenté Filippo Grandi, haut-commissaire aux Réfugiés, lors de la présentation à Genève de ce rapport, publié à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, qui coïncide avec la date du 20 juin. De son côté, Jan Egelan, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), dénonce l'attitude des gouvernements qui établissent des quotas et les pays qui ne veulent pas accueillir des réfugiés sur leur sol, en les appelant à assumer leur responsabilités face à ce drame humanitaire. Le nombre de déplacés, relativement stable entre 1996 et 2011, est en hausse depuis le début de la guerre en Syrie. Ainsi, il est passé de 42,5 millions à 59,5 millions entre 2011 et 2014, alors l'année 2015 a connu à elle seule une hausse de 9,7%. L'accélération saisissante de ce chiffre est due aux "mêmes crises" estime M. Grandi. Les Syriens arrivent en tête du classement avec 5 millions de réfugiés en 2015 contre près de 3,88 millions en 2014, suivis par les Afghans et les Somaliens (près de 2,6millions et 1,1 million respectivement en 2014). Les Afghans "sont réfugiés depuis des années en Iran, se rendent à présent en Europe pour demander l'asile", a ajouté le Haut-commissaire de l'ONU. Naima Ait Ahcene