Le ministre français de l'Intérieur, M. Dominique de Villepin, a dans une chronique publiée hier par le journal Le Figaro, affirmé que “2005 marquera un tournant dans l'organisation de l'islam de France”. De Villepin a également annoncé que les pouvoirs publics sont “sur le point de créer une fondation qui mettra fin aux difficultés de financement du culte musulman et offrira toutes les garanties de transparence sur l'utilisation des fonds”. Il a fait valoir “les progrès considérables” accomplis “avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) dans l'organisation du culte musulman : en quelques mois, nous avons réussi à mettre sur pied une formation pour les imams qui ne parlent pas notre langue, un cursus universitaire pour les futurs imams et une aumônerie musulmane dans les prisons”. Pour lui, les droits de l'Homme sont “aujourd'hui le meilleur rempart contre le risque communautariste, qui n'attribue des droits à chacun qu'en raison de la couleur de sa peau, de sa religion ou de son origine sociale. Une France communautariste, ce serait une France morcelée, une France du repli”. “Je vois bien les défis que nous rencontrons. Défis venus de l'intérieur, qui résultent avant tout des promesses non tenues de la République dans le domaine de l'intégration ou de l'égalité des chances”, a-t-il poursuivi. Il a également évoqué les “difficultés venues de l'extérieur, quand d'autres modèles semblent pouvoir apporter des réponses toutes faites à nos inquiétudes”. “Battons-nous”, a-t-il souligné, “pas seulement à la tribune des Nations unies, mais dans nos rues, dans nos villes, dans nos quartiers”. À cet égard, il a annoncé que “dans quelques jours, je demanderai à tous les maires de France de recenser les difficultés qu'ils rencontrent pour que nous apportions ensemble des solutions”. “Le principe d'égalité bute contre trois obstacles inacceptables”, dont “un parcours scolaire qui n'offre pas de deuxième chance à ceux qui sortent sans diplôme ni qualification”, “les discriminations à l'embauche, au logement ou dans les loisirs”, et “la persistance d'actes racistes et antisémites qui gangrènent le corps de notre nation et qui sont indignes d'elle”, a-t-il mentionné. Il a rappelé qu'en “France, quand on s'appelle Rachid ou Farida, on a trois fois moins de chances de trouver un travail à niveau d'études égal. Qui peut se résigner à cela ? Changeons notre regard, changeons nos mentalités. L'égalité des chances a toujours été notre objectif. Il doit donc le rester”, a-t-il assuré en soulignant que “nos aides doivent être ciblées, précises, volontaires, à chaque grande étape de la vie scolaire et professionnelle”. R. N./Agence