Chef du centre opérationnel et de commandement de la sûreté d'Alger, cet officier chapeaute le système de télésurveillance dont il explique les objectifs et fait un bilan des premiers succès remportés. Liberté : M. le commissaire, un système de télésurveillance vient d'être mis en place dans la capitale. Quels sont ses objectifs ? Youcef Bouchemal : Ce système décidé par la DGSN a pour principal objectif de scruter les grandes artères de la capitale. L'étape préliminaire consiste en l'installation de caméras sur un tronçon du centre d'Alger, s'étalant de la place du 1er-Mai jusqu'à la place des Martyrs et Bab El-Oued, en attendant l'extension de ce dispositif à toute la capitale. C'est un programme inclus dans l'exercice actuel, c'est-à-dire celui de 2005, où nous prévoyons une trentaine de caméras pour couvrir la rocade sud et certains points sensibles comme les missions diplomatiques étrangères. Plus de sept mois après son installation, ce système a-t-il donné des résultats ? Bien entendu. Au niveau de la régulation de la circulation, il est d'un grand apport dans la lutte contre les infractions au code de la route et les stationnements anarchiques. Il permet également d'apporter un plus dans le désengorgement de certains axes routiers à forte fréquentation. Il constitue un appoint car il existe un groupement spécialisé pour la circulation routière. Là où il y a une congestion et des embouteillages à répétition, on intervient à travers un canal radio spécial de la salle de trafic. Cela pour le volet relatif à la circulation automobile. Par ailleurs, il y a le volet relatif à la lutte contre la petite et moyenne délinquance, tels les agressions, les vols à la tire… Cela permet de prendre ces délinquants en flagrant délit et de les interpeller en vue de leur présentation au parquet. Depuis la mise en place de ce système, une nette régression de la criminalité est enregistrée au centre de la capitale. Les statistiques sont là pour l'attester. Jusqu'à ce jour, nous comptabilisons 72 interventions. Elles portent essentiellement sur la détention et la consommation illicite de stupéfiants et de psychotropes ainsi que les agressions suivies de vol. La totalité des personnes prises en flagrant délit a été interpellée en un temps record. Il y a aussi une quinzaine d'interventions pour infraction au code de la route. Enfin, dans le cadre de la police secours, nous prenons en charge les sans-domicile fixe en collaboration avec les services concernés. Selon certains, la télésurveillance constitue une atteinte aux libertés et à la vie privée. Quel est votre commentaire ? Je tiens tout d'abord à préciser que nous intervenons uniquement dans la sphère publique. Cela étant dit, l'impératif de la sécurité prime sur tout autre chose. Cette conception de la vie privée est révolue. Les grandes capitales occidentales sont munies de ce genre de dispositif. S. L.