Les compagnies d'assurances signeront en 2017 une convention appelée Indemnisation directe des assurés (IDA) qui devra permettre aux assurés d'être indemnisés systématiquement sans que leur cas fasse l'objet de recours. Les compagnies d'assurances indemniseront ainsi directement leurs clients puis procéderont à une télécompensation afin d'assainir entre elles les dossiers de remboursement. Cette décision est prise suite au nombre important de recours reçus au sein des agences. Avec plus d'un million de déclarations de sinistres enregistrées chaque année sur fond d'un nombre d'accidents de la route en augmentation continue, les sociétés d'assurance se retrouvent submergées par les recours qui sont constamment stockés en attendant leur règlement, affirme le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Brahim Djamel Kessali. Or, grâce à l'IDA, "il n'y aura plus de recours et le client sera remboursé au niveau de son agence d'assurance, que ce soit pour la partie dommages ou pour la partie responsabilité civile", explique M. Kessali. Il est constaté qu'à l'exception de l'assurance tous risques par le biais de laquelle le client est remboursé même s'il est fautif, le paiement de l'indemnisation des sinistres automobiles, pour la responsabilité civile, est effectué après de longs délais atteignant parfois plusieurs années, dans le cas d'un contrat d'assurance dommages-collisions. Cela étant, pour faciliter la mise en œuvre de l'IDA, les assureurs vont simplifier le constat à l'amiable d'accident (document à remplir par l'assuré en cas d'accident en vue d'indemnisation), explique le même responsable qui admet que ce document est actuellement "très compliqué" et souvent mal rempli par les sinistrés. Il y a lieu d'évoquer également le problème des assureurs des clients victimes de dommages et collisions, qui doivent attendre les remboursements à verser par les assureurs de la partie adverse avant de les reverser aux clients victimes. Pis, ces compagnies se retrouvent souvent avec des montants de remboursement inférieurs aux valeurs déclarées par les victimes. Parfois, l'accident est déclaré par la personne touchée chez son assureur alors que l'assuré qui est en faute n'aura rien déclaré à sa compagnie d'assurances. Un "prix moyen" d'indemnisation pour éviter les recours Face à de telles situations, les victimes des accidents déposent des recours chez leur compagnie qui, à son tour, demande à l'assureur de la partie adverse une deuxième évaluation des dommages matériels ou bien des documents complémentaires aux dossiers d'assurance, provoquant de ce fait des retards. Une chose est certaine, ce nouveau dispositif est en cours d'élaboration par les assureurs, précise Brahim Djamel Kessali. Mais grâce à la formule du "prix moyen" d'indemnisation du marché adoptée par l'UAR, les assureurs vont pouvoir mettre fin à ce lourd passif des recours, qui impacte la confiance des assurés en leur assureur. Ce "prix moyen" représente le rapport entre le montant global des indemnisations de l'assurance automobile d'une compagnie d'assurances et le nombre de ses dossiers d'indemnisation. Ce qui représente donc la moyenne remboursée par une compagnie, permettant d'évaluer une moyenne unique du marché. En utilisant ce mode de calcul, les assureurs sont arrivés à définir un coût moyen du marché de l'ordre de 37 150 DA, pour ce qui est de la référence d'assainissement des dossiers datant de 2010, et de près de 39 750 DA, pour ceux de 2011, et ce, en se basant sur le calcul des règlements des recours des cinq dernières années de chaque dossier. Une opération d'échange de chèques entre huit compagnies d'assurances publiques et privées avait été effectuée récemment pour permettre un règlement rapide des 24 851 recours en suspens enregistrés en 2011 dont le montant global avoisine le milliard de dinars. Jusqu'à fin juillet en cours, les assureurs comptent également épurer les recours de l'année 2012 pour s'attaquer ensuite à ceux de 2013 et 2014. B. K.