Il a fallu l'arrivée à Blida d'un meneur d'hommes de la trempe de Younès Ifticen pour que l'UMSB réussisse enfin à décrocher une enviable seconde position au classement à l'issue de la phase aller qu'il évalue après une rapide évocation de sa carrière d'entraîneur national. Liberté : Qu'est-ce que cela vous fait de renouer avec les clubs ? Younès Ifticen : Vous devez savoir que même lorsque j'étais entraîneur de l'équipe nationale espoirs, je n'ai pas perdu le contact avec les autres clubs. Pendant les week-ends, je supervisais avec Mehdaoui nos joueurs qui évoluaient en seniors. Il n'y a donc eu aucune rupture, d'autant plus que cette période était courte et que ma réintégration au niveau des clubs s'est effectuée faite sans aucune difficulté. Vous aviez opté pour Blida. Peut-on connaître vos motivations ? Comme nous étions deux entraîneurs nationaux à diriger une seule équipe, en l'occurrence l'équipe A, alors qu'il s'agissait de deux au début, j'ai moi-même préféré me retirer et renouer avec les clubs. J'ai alors opté pour l'UMS Blida, car non seulement j'avais de bons rapports avec ses dirigeants, mais en plus le club avait atteint un bon niveau. Je l'avais constaté au cours de certaines rencontres, auxquelles j'avais assisté pour superviser les joueurs qui évoluaient en équipe nationale espoirs. Les débuts avec l'USMB étaient difficiles. N'est-ce pas ? Effectivement. il y a eu le départ de cinq titulaires. Kherkhache, De Oliveira, Harkas, Krebaza et Bakir. Il y a eu aussi la grave blessure de Aoun Seghir. Il n'y avait pas beaucoup de moyens non plus. L'effectif était incomplet et il ne nous restait pas beaucoup de temps pour former une équipe susceptible de faire un bon démarrage dès le début du championnat. J'avais alors déclaré aux dirigeants du club qu'il fallait se montrer patients et que les résultats allaient suivre à partir de la cinquième journée de la compétition. Et le temps m'a donné raison. Vous avez fait ainsi taire toutes les critiques à votre égard… Mon passé plaide pour moi. Qu'on se rappelle la première coupe arabe au profit de l'Algérie quand j'étais avec le WA Tlemcen et une autre performance internationale, auparavant, avec la ligue des champions lorsqu'avec l'USM Alger nous étions finalistes. donc, je n'ai plus rien à prouver. J'ai déjà fait mes preuves d'autant plus que la période passée avec l'EN espoirs m'a été très instructive car en contact permanent avec plusieurs clubs. J'en ai tiré des conclusions. Cela m'a servi lorsque j'ai entraîné le club de Blida qui occupe actuellement une place honorable. Certains avaient essayé de semer le doute, mais j'avais la confiance de mes dirigeants et on peut dire que cela a été payant eu égard à notre position actuelle. Quel bilan faites-vous de la phase aller ? S'il n'y avait pas eu le faux pas contre Chlef qui nous avait contraints au nul sur notre terrain, nous aurions pu terminer avec plus de 25 points. Mais cela ne diminue en rien le mérite de nos joueurs qui se sont montrés solidaires. Ils ont fait preuve de sérieux. Ils devront conserver le même esprit jusqu'à la fin de la saison. Pour moi, donc, le bilan est positif avec une confortable seconde position au classement. C'était notre objectif de figurer parmi le peloton de tête . Peut-on dire que vous allez maintenant jouer le titre ? Je pense qu'il est encore tôt pour en parler, car la phase la plus dure est celle du retour. Aussi, il faut rester lucides et conscients quant à la grande tâche qui nous attend. Les supporters doivent savoir qu'il faut garder les pieds sur terre et ne pas crier victoire trop tôt. Le retour sera difficile même pour les matches à domicile et les points vaudront leur pesant d'or. Alors, il ne nous reste qu'à redoubler d'efforts afin de nous améliorer. Nous devons rester réalistes. Comment pensez-vous gérer la trêve ? Après un repos de cinq jours, les joueurs ont repris les entraînements mercredi dernier. Nous ferons du biquotidien ponctué de trois matches amicaux. Le premier s'est déroulé jeudi dernier face à l'équipe nationale espoirs et s'est achevé par un score nul de un but partout. Malgré la charge de la veille et celle de la matinée qui a précédé ce match, les joueurs ont réalisé une bonne prestation et je suis satisfait de leur rendement. Quelques mots pour le public ? Je sais que le public de Blida est connaisseur. Je lui demande simplement de se montrer patient et de nous soutenir, surtout lors des matchs difficiles, comme ce fut le cas contre l'UMS Alger où nous avions marqué le but dans le temps additionnel. Je souhaite que le public soit le douzième homme lors de la phase retour, car tous les matches seront difficiles. J'espère que le fair-play sera au rendez-vous, car le football est avant tout un moyen de rapprochement et non le contraire. A. D.