Le terroriste, à bord d'un gros camion, un 19 tonnes, a foncé dans la foule, nombreuse en ce jour de fête nationale du 14 juillet. L'horreur absolue. Huit mois, jour pour jour, après les sanglants attentats du 13 novembre 2015 à Paris et en Seine-Saint-Denis qui se sont soldés par la mort de 130 personnes, la France a de nouveau été endeuillée, jeudi, par un nouvel acte terroriste qui a fait au moins 84 morts et une centaine de blessés à Nice, sur la Côte d'Azur, dans le sud de l'Hexagone. Parmi les blessés, une cinquantaine se trouvait hier, en début d'après-midi, dans un état "d'urgence absolue", selon les propres propos du président français, François Hollande. De nombreux étrangers, venus spécialement assister aux festivités, figureraient parmi les victimes de cet acte terroriste. Un véritable carnage perpétré, alors que la population locale célébrait la fête nationale de la France, coïncidant avec le 14 juillet de chaque année. Le terrorisme a donc frappé là où peut-être on l'attendait le moins et avec un mode opératoire innovateur qui a permis à son auteur de déjouer le dispositif sécuritaire mis en place. Le terroriste, à bord d'un gros camion, un 19 tonnes, a foncé dans la foule, nombreuse en ce jour de fête nationale, sur la promenade des Anglais. L'horreur absolue. Des dizaines d'hommes, de femmes, d'enfants, de bébés sont percutés de plein fouet par le véhicule lourd qui écrase tout sur son passage. Les images cruelles de la scène, reprises par certains médias, notamment français, ont suscité l'indignation des téléspectateurs, ce qui a poussé le Conseil supérieur français de l'audiovisuel à lancer, à l'adresse des chaînes de radio et de télévision, un appel à la prudence et à la retenue dans le traitement du sujet. L'auteur de l'attaque, un Français de 31 ans, connu, selon la presse française, pour des faits de droit commun, a été abattu par la police. Ce Niçois d'origine tunisienne s'appelle Mohamed Lahouaiej Bouhlel, si l'on se réfère aux documents d'identité récupérés par la police dans le camion. Selon le quotidien Nice Matin, l'homme qui exerçait la profession de chauffeur-livreur serait connu pour des faits de délinquance, notamment de violence. D'après le journal, sa radicalisation serait passée inaperçue puisque le concerné ne faisait pas partie des fichés "S" par la police. Son acte semble pourtant avoir été prémédité, selon la même source. En effet, l'individu aurait loué le camion qui a servi à l'attaque dès mercredi dans une commune limitrophe de Nice. Les enquêteurs de la police ont perquisitionné hier matin l'appartement du concerné, dans le quartier Nice-Nord. L'émoi a été tel que les autorités semblaient surprises par cette attaque, surtout que le pays venait de réussir la gageure d'abriter le championnat d'Europe des nations de football, un mois durant et sans le moindre incident notable enregistré. Ce nouvel acte terroriste a contraint les autorités françaises à décréter un deuil national de trois jours à compter d'aujourd'hui, alors que les drapeaux ont été mis en berne dans les édifices publics, depuis hier matin. L'état d'urgence, déclaré au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, devrait, en outre, être prorogé pour une nouvelle durée de trois mois, comme l'a affirmé le Premier ministre français, Manuel Valls. "Un projet de loi permettant la prorogation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois supplémentaires sera présenté en Conseil des ministres, après avis du Conseil d'Etat, mardi prochain, pour que le Parlement puisse examiner ce texte mercredi et jeudi prochains", a-t-il promis. Dans sa déclaration à la presse, M. Valls a reconnu que le terrorisme "est une menace qui pèse lourdement sur la France et qui pèsera encore longtemps". Hamid Saïdani