Plus d'une centaine de gardes communaux ont manifesté hier à Tizi Ouzou. Ils ont observé un sit-in sur l'esplanade M'barek-Aït Menguellet pour demander la reconnaissance de leur sacrifice durant la décennie noire. "Nous avons pris les armes pour défendre les acquis démocratiques de notre pays. Il est désolant qu'un criminel comme Madani Mezrag se retrouve au rang d'un investisseur alors que les gardes communaux, qui se sont sacrifiés pour sauver la République, sont livrés à la misère sociale. Nous avons défendu notre pays et non le maintien d'un système qui ignore notre lutte", a clamé le coordinateur national de la garde communale, Lahlou Aliouat, tout en annonçant, au passage, l'arrestation survenue hier matin à la gare routière d'Alger de leurs collègues d'Aïn Témouchent et de Laghouat. "Nos camarades de Laghouat devaient tenir un rassemblement hier devant la Maison de la presse d'Alger afin de dénoncer le cas des 273 gardes communaux affectés durant plusieurs années à la surveillance de puits toxiques, contenant de l'huile d'Askarel, dont ils ignoraient les dangers auxquels ils étaient exposés", a déclaré Lahlou Aliouat qui s'est étalé, à l'occasion, encore sur l'organisation du congrès national des gardes communaux prévu à Ifri-Ouzellaguène le 20 août prochain, tout en affirmant qu'il s'agit d'"un regroupement qui mettra en évidence la résistance du citoyen. Le terrorisme a été vaincu par la résistance populaire et aujourd'hui le pouvoir veut nier cette lutte citoyenne contre le terrorisme". De son côté, Yahia Arab, coordinateur de la garde communale dans la wilaya de Tizi Ouzou, a souligné, durant son intervention, "le rôle des gardes communaux, dont 4 678 sont tombés en martyr durant la décennie noire." Il a également réclamé "la prise en charge des 3 500 gardes radiés arbitrairement de leurs postes. Le pouvoir en place veut marginaliser ce corps de sécurité". Hier, en début d'après-midi, les manifestants maintenaient toujours leur décision d'occuper la place M'barek-Aït Menguellet de Tizi Ouzou où ils devaient même passer la nuit. "Une rencontre est prévue avec les autorités de wilaya et, cette fois, nous espérons une prise en charge effective de nos doléances", a conclu Yahia Arab. Il est à rappeler que les gardes communaux demandent, entre autres, la reconnaissance officielle de leurs sacrifices, la révision des retraites, l'octroi de primes d'engagement et d'indemnités de départ mais aussi la régularisation des agents de la garde communale affectés vers d'autres institutions ou corps de sécurité, la reconnaissance des blessés de la garde communale en tant que victimes de guerre et, enfin, la réintégration de tous les agents radiés pour divers motifs. K. Tighilt