Les préparatifs avant la libération de Mossoul vont bon train dans le cadre d'une coordination entre la coalition internationale et l'armée irakienne, qui va bénéficier du renfort des peshmergas kurdes et des Turkmènes. Afin de réunir toutes les conditions de réussite, l'opération de libération de la seconde ville irakienne, tombée entre les mains de l'Etat islamique en 2014, se poursuit minutieusement. Affaiblie sur le terrain avec les pertes de Ramadi et de Fallouja, l'organisation terroriste d'Abou Bakr al-Baghdadi, qui a également enregistré des pertes humaines très importantes, dont la dernière en date est son chef de guerre Omar le Tchétchène, s'attend certainement à une rude bataille à Mossoul, le fief où serait concentré son encadrement. C'est pour cette raison que les hauts responsables militaires de la coalition et de l'armée irakienne s'appliquent à préparer comme il se doit cette offensive, pour donner le coup de grâce à l'Etat islamique, qui multiplie les attentats terroristes, notamment en Europe dans l'espoir de desserrer l'étau. Il n'en demeure pas moins que cette opération sera d'envergure selon les informations rapportées par le site Sputnik news, qui cite Helgurd Hikmet, le porte-parole du Gouvernement régional du Kurdistan d'Irak. Ce dernier a révélé que quelque 50 000 soldats de l'armée irakienne, 20 000 miliciens kurdes et près de 10 000 Turkmènes locaux et représentants de tribus sunnites participeront à l'offensive terrestre. "L'armée irakienne et les tribus sunnites seront en première ligne, quant aux peshmergas et aux Turkmènes ils seront derrière. Les forces de la coalition internationale assureront l'appui depuis l'air", a-t-il expliqué. Rappelant que l'opération de libération de Mossoul était au centre de la rencontre des chefs de la diplomatie des pays membres de la coalition internationale, il a ainsi été décidé d'entamer la phase finale de la préparation. Helgurd Hikmet a toutefois averti que la libération complète de la ville prendra entre six mois et un an, en indiquant que la première tâche consistait à chasser tous les extrémistes de Daech de la ville. Le porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan a également révélé que l'offensive est pratiquement déjà en cours en ajoutant que "le plan de libération de la ville prévoit la progression vers le centre des forces des peshmergas qui contrôlent actuellement les faubourgs dans le nord, l'est et l'ouest de la ville. L'armée irakienne contrôle les banlieues sud et sud-est de Mossoul ainsi que les faubourgs de la ville de Makhmour". Il a indiqué qu'il va falloir trancher le différend entre les Américains et le gouvernement irakien sur le choix des participants à l'opération. Alors que Bagdad avait insisté sur la participation des milices chiites qu'elle estime plus efficaces contre Daech, les Etats-Unis, qui craignent un conflit interconfessionnel entre les chiites et la population sunnite de Mossoul, ont rejeté l'initiative irakienne. Washington, qui redoute la loyauté des chiites irakiens vis-à-vis de l'Iran, penche plutôt pour la participation des Turkmènes, entraînés par des experts militaires turcs, selon la même source. Merzak Tigrine