Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, demande aux Etats-Unis d'armer directement ses forces, les Peshmergas, sans passer par le gouvernement fédéral. Barzani a expliqué, à la fin d'un séjour d'une semaine dans la capitale américaine, que le gouvernement de Baghdad, avec lequel le Kurdistan est en conflitsur des questions territoriales, n'honorait pas un accord passé en 2007 entre les états-majors américain, irakien et kurde. Cet accord prévoyait que Baghdad livre aux forces kurdes les armes fournies par les Etats-Unis. « Au final, les Peshmergas n'ont jamais reçu la moindre balle ou la moindre arme de Baghdad », a-t-il indiqué. Le dirigeant kurde, qui a été reçu par le président Barack Obama et son vice-président Joe Biden, a remercié ses « amis du congrès » à l'origine d'un projet de loi qui obligerait Washington à livrer directement des armes aux Kurdes. Le dirigeant kurde a, notamment, affirmé vouloir organiser un référendum d'indépendance, mais pas dans l'immédiat. Il en fait de la lutte contre Daech la priorité actuelle. Il a ajouté qu'il n'est pas non plus question que les Peshmergas se retirent de la ville disputée de Kirkouk, que Baghdad revendique. Cependant, a-t-il noté, les forces kurdes sont prêtes à se battre aux côtés des forces irakiennes pour reprendre Mossoul aux extrémistes. Les forces irakiennes se massent, actuellement, dans la province d'Al-Anbar qui s'étend des frontières syrienne, jordanienne et saoudienne jusqu'aux portes de Baghdad. Le Premier ministre, Haider al-Abadi, qui s'est efforcé de faire taire les critiques lui reprochant de trop compter sur les milices chiites lors des assauts contre les bastions de Daech, encourage, à présent, les sunnites locaux à rejoindre ses unités. L'objectif fixé par le Premier ministre est de rassembler 6.000 hommes à Al-Anbar, a affirmé le gouverneur de la province, Souhaib al-Rawi, qui accueillait, vendredi dernier, plus d'un millier de combattants. Un nouveau système sera, par ailleurs, mis en place pour mieux contrôler les recrues. À Baghdad, les violences confessionnelles ne baissent pas. Sept pèlerins chiites ont péri et vingt autres ont été blessés, hier, dans un attentat à la voiture piégée. Un peu plus tôt, six gardes et trente prisonniers ont été tués lors de violences dans une prison du nord de la ville d'où quarante détenus sont parvenus à s'évader.