“L'Algérien est l'ami de l'arbre”, un slogan qui, dans les années 1970 et 1980, servait le décor dans tous les petits bois de la capitale. Aujourd'hui, hélas, les choses ne se présentent plus de la même manière, en atteste l'état dans lequel se trouvent nos forêts. L'exemple de la forêt de Beaulieu est frappant. Cette dernière, qui, comme le souligne l'association Ahl El-Karam, faisait la fierté des citoyens de la commune de Oued Smar, se trouve actuellement dans un état d'abandon total. Dans un passé récent, cette forêt abritait un parc de loisirs, doté d'un certain nombre d'attractions, qui faisaient le bonheur des enfants. Aujourd'hui, elle se trouve dans un état lamentable. “Pis encore, la direction des forêts d'Alger, censée connaître les dispositions de la loi 84/12 relative au régime général des forêts et la préservation des sites forestiers, n'a pas trouvé mieux que d'ériger des baraques à usage de bureaux et, par la même occasion, construire des baraquements à usage d'habitation. Paradoxalement, les responsables locaux déclarent ne pas disposer de terrain pour la construction de logements”, écrit-elle, dans une requête adressée aux autorités locales. Deux autres associations, Anja et Réinsertion, dénoncent cet état de fait, en citant le ras-le-bol des citoyens qui s'interrogent : “Qui est derrière cette magouille ?” Pour ces associations, les responsables locaux, en toute quiétude, assistent impunément à la dégradation de cette luxuriante végétation, arborée d'arbres et d'arbustes, qui subit un acte contre la nature par l'abattage systématique et progressif de cette forêt. Interpellant le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, les présidents des trois associations déplorent qu'aucune mesure ne soit prise pour éradiquer ce fléau dévastateur par des actes coupables de l'homme, en encourageant ce crime écologique. “Les citoyens de cette commune, qui sont incommodés par la fumée de la décharge publique, sont parallèlement confrontés à un casse-tête quotidien, consistant à rechercher une bouffée d'oxygène”, disent-elles. Cette forêt, il est vrai, est devenue un lieu interdit, car choisie par les délinquants pour des rendez-vous quotidiens. Toxicomanie et alcool sont leurs loisirs préférés. “Cette forêt est livrée à elle-même, il faut la sauver”, écrivent-elles au ministre. A. F.