Après une période de léthargie suite à la conjoncture défavorable qu'a connue le pays, la forêt semble, ces derniers temps reprendre ses droits. La forêt de Baïnem constitue une réserve naturelle qui s'étend sur 504 ha. Le public peut d'ores et déjà profiter de cet espace bucolique. Depuis trois années, plusieurs hectares sont reboisés de manière cyclique, surtout les espaces arboricoles qui ont été décimés lors de la dernière décennie. Une pépinière expérimentale de plants forestiers est d'ailleurs installée dans cette belle enceinte pour étudier, suivre et améliorer le comportement des espèces (feuillus et résineux), d'une part, et répondre à la demande des organismes, associations écologiques et autres institutions publiques ou privées en matière d'assistance scientifique, d'autre part. Il est prévu aussi, de créer un musée qui regroupe différentes espèces forestières et ce, en enrichissant l'arboretum avec une collection qui servira d'appoint pour les pédagogues. Une manière de sensibiliser le mouvement associatif environnemental et les enfants notamment, quant à l'importance de cette entité écologique qui fait défaut au sein de notre milieu urbain. Le plan d'action de la circonscription de Baïnem porte depuis 2004 sur l'aménagement des pistes carrossables, des aires et parcours sportifs, l'équipement de la forêt en points d'eau, la régénération de certaines espèces sylvicoles comme l'eucalyptus et le chêne-liège. Il s'agit aussi d'ouvrir des espaces récréatifs et pédagogiques qui épousent la nature du site naturel. Cet espace profitera au public qui, espérons-le, saura préserver cette entité écologique qui demeure l'une des plus importantes de ce patrimoine forestier constitué d'une strate arborescente comme le pin d'Alep, le pin pignon, le pin des Canaries, l'eucalyptus, le cyprès, et d'une strate arbustive formant le maquis. Forêt Bouchaoui, un espace récréatif Rappelons qu'une trentaine de sites (bois et forêts) de 2000 ha relèvent de la circonscription de Baïnem dont Bordj Poloniac, le Parc zoologique, la forêt Bouaârioua, le Paradou, le Ravin de la femme sauvage, etc. Quant à la superficie des sites forestiers répartis entre bois et forêts dans la wilaya d'Alger, elle avoisine les 5500 ha. La forêt est ce cadre enchanteur qui constitue notamment pour les familles un lieu d'évasion, de farniente et de décompression. Bouchaoui, à un jet de pierre de la plage, constitue un cadre agréable de détente et de farniente pour une catégorie de gens qui préfèrent, pour des raisons diverses, se « mettre au vert » et se prélasser au milieu d'un décor « déstressant ». Depuis deux ou trois ans, le sentiment de sécurité conforte les gens à côtoyer de nouveau ces endroits publics et la forêt de Bouchaoui semble, depuis, offrir cette opportunité. Ce qui explique la grande affluence vers ce lieu convoité, notamment les week-ends. En effet, un poste de gendarmerie élit ses quartiers à l'entrée de la forêt et les éléments de ce corps sillonnent en permanence le dédale des sentiers pour déloger les éventuels trublions et dissuader les potentiels coupe-jarrets et autres prédateurs qui, il y a quelque temps, sévissaient impunément dans les parages. Dans ce cadre enchanteur et loin de la nuisance acoustique de la ville, les familles peuvent désormais se dégourdir les jambes, s'attabler autour de rafraîchissements dans les cafés à l'aspect rustique et s'offrir quelques activités de loisirs open-air, comme les petites randonnées équestres qui génèrent la joie des enfants. Cependant, la fausse note réside dans « le comportement aux antipodes du civisme qu'affichent certaines gens à l'égard de ce patrimoine forestier », nous dit un agent de surveillance. Ceux-là mêmes qui, enchaîne-t-il sur un air dépité, trouvent un malin plaisir à porter atteinte à cette entité écologique, en abandonnant les résidus de leur repas et autres détritus sur les lieux.