L'interdiction de l'extraction de sable dans les oueds de la wilaya de Tizi Ouzou, qui n'a concerné par le passé que les pilleurs qui échappent au contrôle des autorités, est désormais appliquée même aux entreprises jusque-là autorisées par la wilaya et qui activaient donc de façon légale. La décision a été prise par le premier magistrat de la wilaya qui a signé, il y a quelques jours, un arrêté dont des copies ont été adressées aux propriétaires de ces entreprises, au nombre de neuf, les sommant de plier bagages et de quitter les lieux. Selon les explications de certains responsables au niveau de la wilaya, cette décision est justifiée par la menace qui pèse sur les nappes phréatiques et l'environnement, d'une part, et le désordre qui règne dans cette activité d'autre part. D'autres encore ajoutent que “la durée d'exploitation est expirée, et pour les raisons déjà expliquées, les contrats de bail ne sont pas renouvelés”. Des arguments qui ne semblent pas convaincre les exploitants de ces sablières qui estiment que “cette décision ne mettra jamais fin à l'extraction du sable et encore moins à ce qu'ils appellent anarchie mais, renforcera davantage l'activité des pilleurs qui, en plus du fait d'échapper au fisc ils causeront, sans doute, des dégâts plus importants à l'environnement”. Sur ce point, les autorités de wilaya disent être plus que jamais déterminées à traquer et d'en finir avec le pillage de sable qui dure depuis plus de dix ans et ce, en mobilisant davantage les services de sécurité. Mais, les propriétaires de ces exploitations privées ne s'inquiètent pas seulement pour ça. Leurs représentants qui ont tenté, mais vainement, de rencontrer le wali, ont tenu, hier, à l'issue d'une entrevue avec le président d'APW à exprimer leur inquiétude quant au devenir de leurs entreprises et surtout celui de leurs employés dont le nombre avoisine 300 au total et dont la plupart sont des pères de famille. “Mon entreprise emploie 35 personnes et la plupart d'entre eux sont des pères de famille, que deviendront-ils maintenant que nous sommes sommés de fermer ?” s'est interrogé l'un de ces exploitants. Un autre plus déçu dira que “c'est un investissement de plusieurs milliards qui va partir en fumée”. “Nous avons importé un important matériel et on nous a obligés à réaliser des ouvrages, notamment de “gabionnage”, qui devaient être réalisés par l'Etat et maintenant on nous ordonne d'arrêter notre activité. Chose qui est irraisonnable !” ajoutera-t-il. Du côté de la wilaya, l'on se veut rassurant à ce sujet puisque, selon ses responsables, seule l'extraction dans les oueds est interdite et que ces exploitants peuvent se tourner vers l'exploitation des carrières qui constitue un créneau important et une activité toujours légale. S. L.