Avertissement n La Direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) a exhorté les tenanciers de sablières autorisés à exploiter le sable dans l'oued Sebaou, à «mettre fin à leur activité à partir du 31 août courant». Dans des correspondances adressées aux propriétaires de ces sablières, au nombre de 8, il a été signifié à ces derniers de cesser l'extraction de matériaux alluvionnaires, en prenant les «dispositions nécessaires» avant le 31 août, date butoir d'expiration du délai de prorogation de l'application de la loi 05-12-2005 relative à l'eau, modifiée et complétée en 2007. Pour ce faire, ces exploitants de sable et du tout- venant le long de ce cours d'eau, en vertu d'une concession qui leur a été accordée, ont été invités par l'administration des ressources hydriques à «consommer tous leurs stocks d'agrégats, et à procéder à la remise des lieux en leur état initial, conformément aux clauses édictées dans le cahier des charges». «Tout contrevenant à ces dispositions s'expose à des décisions qui seront prises par une commission de wilaya compétente», relève-t-on à la direction de l'hydraulique. «Parce que contrôlable et maîtrisable, l'exploitation légale du sable ne pose pas de problèmes, contrairement aux extractions illicites qui ont compromis gravement la nappe phréatique de l'oued Sebaou, pourvoyant à hauteur de 60% les besoins en eau potable de la population de la wilaya de Tizi Ouzou», a estimé le chargé de la mobilisation des ressources en eau. Il a fait état du dénombrement de plus de 80 pilleurs de sable au moyen d'engins équipés de cribles, et opérant généralement de nuit. Cette exploitation anarchique du sable, encouragée par une forte spéculation sur les cours de ce matériau de construction, a entraîné la formation de profonds cratères, dépassant 100 m de diamètre. «L'extraction d'un mètre cube de sable représente une perte de 300 litres d'eau», a indiqué cet expert pour mieux souligner l'impact négatif du pillage de sable sur la nappe phréatique de l'oued en question, soumis, selon lui, à «une menace de pollution, de par la dégradation de son filtre naturel, incarnée par la couche supérieure de sable». Parmi d'autres effets dévastateurs causés par l'extraction illicite du sable, à l'origine de la dérégulation du lit de l'oued favorisant la formation de puissantes crues, il a été cité également la destruction de terres agricoles, de forages, de canalisations, et autres ouvrages d'art, dont des ponts qui ont été déstabilisés au point d'être réformés et remplacés par d'autres, comme c'est le cas des ponts de Bougie et de Sidi Naâmane.