Confrontée à de sérieuses difficultés économiques, l'Egypte s'apprête à entamer une véritable cure de sevrage. C'est ce qu'a expliqué son président Abdel Fattah al-Sissi qui s'est dit prêt, samedi soir, à mettre en œuvre des réformes drastiques et "douloureuses" pour relancer l'économie de son pays, a rapporté l'agence de presse égyptienne Mena. "Toutes les décisions difficiles que beaucoup ont eu peur de prendre au fil des dernières années, je n'hésiterai pas une seconde à les prendre", a lancé Al-Sissi à l'occasion du lancement du plus grand groupe de pétrochimie en Alexandrie en Egypte, a précisé l'agence. "Les réformes économiques ont été reportées depuis 1977 par crainte des réactions des populations. Les capacités économiques sont épuisées de façon extrême en raison des guerres (56/67/73 et celle du Yémen)", a ajouté le chef de l'Etat, soulignant l'importance de la participation de l'ensemble du peuple dans cette opération économique. "La situation économique en Egypte est difficile et peut avoir des conséquences sur d'autres secteurs tels que la santé, l'éducation et les structures de base." L'inflation a battu en 2016 un record qui datait de près de 8 ans, avec près de 14% en glissement annuel en juin. La déclaration du président égyptien intervient deux jours après un accord de prêt avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 12 milliards de dollars (10,75 milliards d'euros) pour redresser une économie en difficulté. En échange de ce prêt, les experts estiment que l'Egypte pourrait être amenée à adopter des réformes douloureuses pour la population, comme une TVA généralisée, une réduction du nombre de fonctionnaires, mais surtout la diminution voire la suppression des subventions pour des produits comme l'électricité ou l'essence. R. I./Agences