Le décathlonien algérien Larbi Bouraâda, cinquième aux jeux Olympiques de Rio de Janeiro 2016 et auteur d'un nouveau record d'Afrique, a déploré les moyens "dérisoires" mis à sa disposition avant les Olympiades, estimant que ces derniers ne se préparent pas en trois mois. "Nous manquons de moyens pour atteindre le niveau mondial. Les jeux Olympiques se préparent pendant deux à trois ans et non pas en trois mois. Cet athlète, pétri de qualités et qui l'a prouvé plusieurs fois, devrait être pris en charge dans le moindre détail pour se concentrer sur sa discipline et pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Malheureusement, ce n'est pas le cas chez nous. À l'approche d'un événement sportif, on court à gauche et à droite et on tente de préparer l'athlète à la dernière minute. Nous sommes très loin du niveau mondial", a déclaré Bouraâda à l'envoyé spécial de l'APS à Rio. Pour sa première participation aux jeux Olympiques, Bouraâda a décroché la cinquième place comme lors des mondiaux de Pékin 2015 avec, à la clé, un nouveau record d'Afrique (8 521 pts). Outre le manque de moyens de préparation, le décathlonien algérien n'a pas été épargné par les blessures dont une au dos qui l'a tenu éloigné des pistes pendant plusieurs mois. "J'ai payé cash mon manque de compétition. À ce niveau, il faut être prêt sur tous les plans, malheureusement, ça n'a pas été le cas pour moi, contrairement à mes adversaires dont certains sont à leur troisième participation aux jeux Olympiques", a expliqué Bouraâda. "J'ai rencontré beaucoup de problèmes pour avoir à mes côtés mon entraîneur adjoint Hocine Mohamed. Je le remercie pour tout ce qu'il a fait pour moi à Rio, il était avec moi 24h/24. Lors des deux jours de compétition, Il n'a pas dormi un instant, il me massait entre deux épreuves allant jusqu'à me frapper. Il a également pris beaucoup de risques pour entrer au village olympique et au stade", a encore dit Bouraâda. En dépit de tous ces aléas, le champion d'Afrique en titre a réalisé un parcours exemplaire et une performance mondiale en terminant parmi les cinq meilleurs au monde. "Je suis très content de ma performance, ce n'est pas facile de se classer dans les cinq premiers aux JO. Certes, j'aurais aimé décrocher une médaille olympique, mais le manque de moyens et de compétition, ainsi que la blessure m'ont empêché de réaliser mon objectif, j'espère que le peuple va me comprendre. Beaucoup de personnes ne connaissent pas le décathlon, c'est une discipline très difficile", a-t-il précisé. Interrogé sur son avenir, le recordman d'Afrique du décathlon est resté évasif tout en exhortant la fédération à mobiliser les moyens qu'il faut pour qu'il puisse continuer sur sa lancée et améliorer ses performances au niveau mondial. "J'ai besoin d'aide de la fédération, des moyens pour travailler et progresser. Je veux des moyens de récupération et du matériel d'entraînement. Je veux aussi disposer d'un kinésithérapeute, c'est la moindre des choses pour un athlète de l'équipe nationale", a-t-il lancé.