Mettant au devant leurs revendications, le départ inconditionnel et immédiat du procureur de la République près le tribunal de leur circonscription, des centaines de citoyens de la ville de Sougueur, à une trentaine de bornes au sud de Tiaret, ont investi, hier, la rue. Venus en masse, ils ont commencé par s'organiser autour d'un sit-in tenu devant le tribunal en clamant des slogans hostiles en direction de ce magistrat traité de tous les maux. Sur place, un cordon sécuritaire a été mis en place, mais sans la moindre provocation ni d'une partie ni de l'autre. Cependant, les causes ayant poussé à cette explosion sont nombreuses, mais à plus grand égard, le climat malsain et équivoque qui s'éternise au niveau de cette localité caractérisée par des agressions en série, la prostitution, la commercialisation et la consommation de drogues et psychtropes… au vu et au su de tout le monde et devant l'indifférence et le laxisme du procureur de la République lequel, selon les déclarations des protestataires, ne joue pas son rôle à chaque présentation de réfractaires par les services de la sûreté. Dans ce sillage, un citoyen nous exhiba un certificat médical portant 21 jours d'incapacité suite à une agression dont il a été victime sans que son agresseur ne connaisse la moindre peine. Un autre citoyen, de Naïma, celui-ci, nous a remis tout un dossier relatif à sa double peine de six mois de prison avec sursis pour une même affaire liée à la dénonciation d'un détournement opéré à l'APC… Cependant, afin de tenter de calmer les esprits, le chef de daïra a demandé aux manifestants de rejoindre la maison de jeunes pour écouter leurs doléances. Au niveau de la salle, le chef de daïra, tout comme le chef de sûreté de daïra a tenté de raisonner le parterre en promettant de soumettre un rapport au premier responsable de la wilaya qui prendra des mesures. Pendant que ce dernier s'adressait à la foule, il a été interrompu par un citoyen qui fulminait : “durant l'année écoulée, notre contrée avait atteint une dizaine d'homicides sans que les choses ne soient prises sérieusement en main”, une expression émise pour dire, enfin, assez à la hogra, à la corruption... Nonobstant que ce “petit peuple” avait gardé toute sa lucidité qui donna un caractère pacifique à cette manifestation, première du genre puisqu'elle est dirigée contre un magistrat, les protestataires ont promis de se disperser, mais sous une réserve aussi percutante et menaçante de saccager les sièges du tribunal, de la daïra et de l'APC si le procureur de la république soit maintenu dans son poste à Sougueur. R. S.