En dépit des déclarations optimistes du directeur de l'éducation de Béjaïa, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu dans plusieurs établissements de la wilaya. En effet, les élèves n'ont pas effectué de rentrée scolaire au CEM Messaoud-Rabia dans la localité de Beni M'likeche et ce, pour "manque de sécurité et d'encadrement pédagogique", soulignent les parents d'élèves. Le même cas de figure s'est présenté également, dimanche, au lycée de Chemini. Les parents d'élèves et les enseignants de cet établissement scolaire déplorent la présence de l'amiante qui "traîne" encore dans ce lycée toujours en chantier. "Nous vivons le calvaire dans ce lycée. Les sanitaires sont dans un état déplorable. En sus, l'évacuation des eaux usées pose problème ; il y a un refoulement en raison du travail bâclé. Et comme un malheur ne vient jamais seul, l'alimentation en eau potable fait défaut alors que le réseau a été rénové. Cela représente un véritable danger pour nos élèves et pour les fonctionnaires", déclarent les enseignants grévistes. À Boukhlifa dans la localité de Tichy, les élèves du CEM Alliouat étaient également absents lors de cette reprise de l'année scolaire. Les parents d'élèves revendiquent notamment, "la réfection de la route menant vers l'établissement (sur un linéaire de 900 m), le renforcement du transport scolaire, l'aménagement des ateliers informatiques, de salles de sport et de la cantine scolaire". À Béjaïa, les élèves de l'école primaire de Tagzouyth ont, eux aussi, déserté les bancs de l'école, et ce, en raison de la grève générale observée par les habitants de ce quartier, qui revendiquent l'amélioration de leur cadre de vie. Les parents, qui devaient accompagner leurs enfants à la rentrée, ont préféré en découdre avec les autorités locales, qui ne cessent de promettre la livraison prochaine d'un tronçon de 2 ou 3 kilomètres. Une situation qui a causé un "boycott de cette ligne par les transporteurs de voyageurs en raison d'un retard, qui dure depuis des années". En clair, même les collégiens et les lycéens doivent parcourir ces kilomètres à pied avant de rejoindre la "station" des bus. Et dans la daïra de Sidi-Aïch, les parents d'élèves de l'école Aïnouche-Seddik et Brahiti-Lakhdar dans la commune de Tinebdar ont boycotté, à leur tour, la rentrée scolaire. Ils l'ont fait en signe de rejet de la nouvelle carte scolaire, qui ampute, selon les rédacteurs d'une déclaration transmise à la presse, l'école de deux groupes pédagogiques, une classe de première année et une autre de préscolaire. Cette décision, jugée injustifiée, aura, indique-t-on, "des conséquences néfastes pour la bonne scolarité des élèves (classes surchargées de plus de 37 élèves). Nous estimons qu'aucun enseignant ne sera en mesure de prodiguer à ces innocents élèves le minimum de savoir". C'est la raison pour laquelle "nous demandons le retour à l'ancienne carte scolaire", préviennent les membres du bureau de l'association des parents d'élèves des deux écoles. Par ailleurs, à Chellata, dans la région d'Akbou, la rentrée des classes n'a pas eu lieu, également, au CEM Larbi-Touati, sis à Ighil Ouverki. Et pour cause : le terrain sur lequel est construit l'établissement fait l'objet d'un litige. En effet, la famille qui avait cédé le terrain n'a pas encore été dédommagée et la justice avait tranché en sa faveur en juin dernier. Hier, la famille a exigé à être "dédommagée" par l'exécution de la décision de justice mais de la manière forte, et ce, en fermant carrément l'établissement en question. A. HAMMOUCHE