L'association des parents d'élèves du lycée Houari-Boumediene de Bouira interpelle les responsables de la direction de l'éducation sur "l'anarchie" qui prévaut au sein de cet établissement depuis dimanche dernier. Selon les membres de cette association, ce lycée n'a pour l'instant ni proviseur, ni économe, ni chargé d'orientation. "Le directeur de l'éducation a laissé les choses traîner et n'a pas pris les devants, ce qui nous donne cette situation d'anarchie", indiquera le président de cette association, qui impute "l'entière responsabilité" au directeur de l'éducation. "Le directeur de l'académie n'a pas fait son travail, je le dis et je l'assume. Il savait très bien qu'après l'éviction de l'ancien proviseur, la situation allait se dégrader et il a fait preuve de négligence", estimera le président de ladite association. Pour d'autres parents d'élèves scolarisés au sein de ce lycée, la situation est "intenable" et pourrait, selon eux, dégénérer d'un instant à l'autre. "Il n'y a personne pour distribuer les manuels scolaires, ni la prime des 3 000 DA. La surveillante générale est dépassée (...) Ce lycée est abandonné", s'alarmera un parent d'élève. D'autres parents d'élèves, membres de l'association, ont fait savoir que si la situation reste inchangée, ils pourraient demander à leurs enfants de boycotter les cours. "C'est une écurie et non un lycée ! Nous n'avons aucun interlocuteur à qui nous adresser, et si par malheur quelque chose arrive à nos enfants, il n'y aura personne pour assumer la responsabilité", dira M. Ali. M., parent d'un jeune lycéen. Vers 11h30, lors de notre passage sur les lieux, il nous a été donné de constater que les élèves sont carrément livrés à eux mêmes. Certains lycéens, qui étaient venus afin de compléter leurs inscriptions, ont été carrément renvoyés chez eux par la surveillante générale, qui fait également office de proviseur et d'économe. Cette dame donnait l'impression de ne plus maîtriser la situation, tant la charge qui pesait sur ses épaules était des plus lourdes. Selon nos informations, un nouveau proviseur a été désigné pour gérer ce lycée, mais il aurait demandé des "garanties" au directeur de l'éducation de Bouira, sur notamment sa participation au concours d'inspecteurs. Des assurances que, pour l'instant, le DE de Bouira ne pouvait lui offrir, indiquent des sources proches de l'académie. Pour sa part, ce dernier, que nous avons tenté de joindre à plusieurs reprises, n'a pas daigné répondre à nos sollicitations. À titre de rappel, le 15 juillet dernier, cette même association avait pris partie en faveur de l'ancien directeur de cet établissement, estimant qu'il a été "victime d'une injustice flagrante". "Nous avons toutes les preuves attestant que ce directeur était à Tazmalt (wilaya de Béjaïa) lors des examens du baccalauréat. De ce fait, il ne peut être coupable d'un quelconque sabotage", avaient souligné les membres de cette association dans une déclaration rendue publique. RAMDANE B.