L'ancien ministre du Tourisme s'en lave les mains et révèle que la gestion du dossier Dounia Parc échappait presque totalement à son département. Attendu, principalement, sur ce sujet brûlant de l'actualité et qui fait couler beaucoup d'encre depuis quelques jours, Amar Ghoul, président de Tajamou amel el-djazaïr (TAJ) a finalement répondu, hier, à Abdelouahab Nouri, concernant le scandale Dounia Parc. Révélé par l'actuel ministre du Tourisme, qui avait dénoncé, pour rappel, "un crime" et "des affectations illégales" de terrains au parc des Grands vents, le patron de TAJ, en sa qualité d'ancien ministre du secteur, s'en est remis, essentiellement, aux récentes déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur le sujet. Une réaction qui a mis fin, selon les propos de Ghoul, "à la polémique". Sellal, avait, en effet, lors de l'ouverture de la présente session du Parlement, évoqué le sujet, refusant de parler de "scandale", mais "d'erreurs" dans la gestion du parc. "Le Premier ministre a parlé de cette affaire", a souligné le chef de TAJ, ajoutant que la réplique de Sellal "était nette, claire et précise". Reconnaissant, par ailleurs, qu'il y a "une problématique" à Dounia Parc, Amar Ghoul a insisté sur le fait qu'une "erreur" et "une défaillance" dans l'octroi des terrains "sont constatées dans le dossier", de ce fait, a-t-il indiqué, "une réparation a été apportée", déduisant, en outre, que, désormais, "il n'existe pas de dossier lié à ce projet" et que "l'affaire est définitivement close". "Sellal a mis fin aux doutes et autres mauvaises interprétations", a encore ajouté le chef de TAJ, refusant, toutefois, de citer nommément l'actuel ministre du Tourisme, sous prétexte que TAJ se refuse de rentrer dans la polémique. Une polémique, qui si elle venait à être enclenchée, opposera deux partisans du chef de l'Etat. L'ancien ministre du Tourisme a expliqué, par ailleurs, que le Parc "est géré par une entreprise publique", laquelle "jouit d'une totale autonomie, financière et de décisions". Selon lui, "c'est l'entreprise qui gère qui est responsable". Amar Ghoul a ajouté que l'entreprise en question "est la seule concernée par l'existence d'une quelconque affaire" et que "le département du Tourisme n'a jamais octroyé un mètre de terrain à quiconque à Dounia Parc et n'a jamais signé d'autorisation d'octroi ou d'exploitation". L'ex-ministre du Tourisme a précisé que "le ministère n'a pas été informé de ce qui se passait à Dounia Parc". Ce qui, admettons-le, est grave. Les révélations de Nouri l'ayant contraint à réagir, le chef de TAJ a indiqué que lorsqu'il était ministre du secteur, "il s'était chargé, uniquement, de transmettre, en temps voulu, les recommandations et les orientations du Premier ministre concernant la nature et l'objectif assigné au parc". Une manière pour l'ancien ministre du Tourisme de s'en laver les mains et de révéler aussi que le dossier Dounia Parc échappe presque totalement au département du Tourisme. Les révélations du ministre du Tourisme sur Dounia Parc ont fait réagir plus d'un, à commencer par le chef de l'Exécutif. Cela étant, la sortie publique de Nouri, appuyée par Tayeb Louh, ministre de la Justice, qui a suggéré à son homologue du Tourisme de déposer plainte, cache mal un profond malaise lié à la gestion du parc des Grands vents auquel étaient associés des Emiratis. Un projet qui traîne en longueur depuis plusieurs années, couronné par un scandale qui ne dit pas son nom et qui n'a pas encore révélé tous ses secrets. Mohamed Mouloudj