"Cette année, c'est la crise ! Les conditions climatiques étaient très défavorables, avec peu ou carrément pas de pluie, chose qui a durement compromis la récolte de miel", déplorent les apiculteurs de la wilaya de Bouira. Certains, à l'instar M. Roumeita Mohamed, évoquent une saison "catastrophique" avec une chute libre de la production, estimée à 50%. "Du fait d'une pluviométrie assez faible, les abeilles n'ont pas eu de quoi butiner. La sécheresse nous a été fortement préjudiciable", soulignera M. Roumeita. Et de préciser que d'autres sinistres, comme les incendies, qui ont ravagé des dizaines d'hectares de végétation, sources de diverses variétés de miel, mais aussi le vol de ruches, ont considérablement porté préjudice à cette filière déjà fébrile. "On fait face à une véritable mafia de miel !", s'exclamera-t-il. Et d'ajouter : "On consacre tout notre temps et notre argent à fructifier notre parc de ruches et du jour au lendemain, on se fait ravir notre production." Cet alarmisme ambiant a été également mis en exergue par des apiculteurs de Kadiria et Lakhdaria. "La saison n'a pas été bonne et nous avons perdu près de 70% de notre chiffre d'affaires, lequel est déjà assez maigre", concédera Djilali Djebri, un apiculteur de Lakhdaria. Le président de l'association des apiculteurs de la willaya, Tali Slimane, confirme cette baisse de la production, tout en regrettant le fait qu'à Bouira, les "circuits de vente" sont relativement inexistants. "Nous n'avons pas trouvé un endroit où organiser notre traditionnelle foire au miel (...) même si la production de cette année est en nette recul, organiser une foire afin d'écouler notre marchandise à des prix raisonnables, peut sauver notre filière", a-t-il indiqué. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le Fonds national de régulation et développement agricole (FNRDA) n'a pas lésiné sur les moyens dans le but de booster la filière apicole à Bouira. R. B.