Au lendemain de l'éradication des bidonvilles de Gregory ou de Qariat Echouk, des titulaires d'anciennes décisions d'attribution tentent d'accaparer la propriété publique. Alors qu'ils se frottaient déjà les mains à l'idée de récupérer du foncier au lendemain même de l'éradication du bidonville au lieudit Qariat Echouk à Aïn Naâdja, ou d'un autre bidonville à Grégory (Jolie-Vue), les membres de l'exécutif municipal, soit de Gué de Constantine ou de Kouba, ont vite déchanté ! Et pour cause, la surface que la wilaya d'Alger escomptait récupérer au bénéfice de ses citoyens est en réalité une parcelle lotie et appartient donc à des tiers qui revendiquent le droit à la propriété. Selon Ould Bezoui Saïd, vice-président chargé de l'environnement à la mairie de Gué de Constantine, "des citoyens, titulaires de décisions d'attribution dûment établies par l'Agence de gestion et de régularisation foncière d'Alger, postulent ainsi au droit de jouissance sur des lots morcelés sur une superficie globale d'environ 50 ha. Ils ne prétendent plus, mais affirment être les légitimes propriétaires de lots parcellisés dont ils dénoncent qu'ils étaient spoliés par d'indus occupants qui ont bâti dessus des baraques". Selon notre interlocuteur, les titres de possession ont été octroyés à ces bénéficiaires au nombre d'une centaine durant la période allant de 1989 à 1991 par l'Agerfa. Seulement, la plupart de ces bénéficiaires ont été contraints d'abandonner leurs lots de terrain, suite au climat d'insécurité qui régnait durant les douloureux événements de la décennie rouge. En conséquence, d'autres, ceux-là plus hardis, s'étaient approprié les lieux pour bâtir ce qui allait être par la suite la favela de Qariat Echouk, où ce tremplin vers le bonheur. Est-ce à dire qu'il faut surseoir aux projets d'accompagnement sociaux que la wilaya d'Alger envisageait d'investir au profit du contribuable ? "Difficile de se prononcer sur un probable désistement de l'autorité, du fait que les services de la wilaya d'Alger s'étaient énormément investis afin d'humaniser Qariat Echouk, eu égard d'abord aux multiples étapes d'enquêtes sociales, de recensements opérés et qui avaient abouti ensuite à l'éradication de ce baraquement. D'où la difficulté d'émettre un quelconque avis après que l'autorité de wilaya s'était impliquée à l'aide d'une logistique lourde. C'est dire que la revendication s'annonce d'ores et déjà âpre entre les tenants de décisions administratives de l'Agerfa et les services de la wilaya d'Alger, qui se targuent d'avoir fait le... sale boulot pour que d'autres accaparent la propriété publique", a conclu notre interlocuteur. À l'heure où nous mettons sous presse, les services de l'urbanisme de l'APC de Gué de Constantine s'astreignent à réunir l'ensemble de ces titres d'affectation de terrain, à l'effet d'introduire un dossier de contentieux auprès de la tutelle qui devrait émettre son avis sur le rapport circonstanciel des faits, a-t-on su. C'est dire qu'il est malaisé d'éluder cet imbroglio, où la justesse de la nature juridique des uns se le dispute à la mainmise de la wilaya sur un terrain tout autant escarpé. Pour ce qui est de la forêt de Aïn Melha, celle-ci relève des actifs de la direction générale des forêts, d'où le gel de l'avant-projet d'un lieu de détente et de distraction. "Pour rappel, le bidonville de Aïn Melha était édifié dans un vallon forestier que nous projetions de reprendre, dans l'optique de sa mise en valeur en vertu d'un bien patrimonial à vocation de jeux et de détente", a conclu notre interlocuteur. Au sujet des anciens titulaires de titres d'affectation de lots de terrain à Grégory (Kouba), ces derniers ont tenté le tout pour le tout, ces derniers temps, après que les services de Abdelkader Zoukh ont relogé les anciens occupants du gourbi de Jolie-Vue, en portant l'affaire en justice pour récupérer leur dû, dit-on. Cependant, nous apprenons selon nos sources que les services de la wilaya d'Alger ont décidé d'ériger un équipement public à Kouba, une piscine olympique qui va profiter aux habitants. Hanafi H./ Louhal N.