La wali d'Alger s'est engagé de reloger les habitants du bidonville Erremli, qui compte aujourd'hui environ 4000 baraques, avant le mois de Ramadhan. Les jours du méga-bidonville d'Alger situé à hay Erremli, au lieu-dit El-Oued de Aïn Naâdja, sont désormais comptés, a-t-on appris d'Ould Bezoui Saïd, vice-président chargé de l'environnement auprès de la municipalité de Gué de Constantine : "Le bidonville sera détruit et les familles seront relogées avant la fin de l'été. à charge pour les services de la wilaya d'Alger de déterminer le nombre exact de familles éligibles à l'octroi d'un logement. D'ailleurs, le processus d'identification et de paperasserie suit son cours avec le concours de sept comités de quartier qui a permis à la commission de relogement de la wilaya de recenser et d'homologuer 1000 cas sociaux dignes d'intérêt." Au demeurant, l'affirmation de notre interlocuteur corrobore la démarche du wali d'Alger de clore au plus vite le dossier d'Erremli bien avant le mois de Ramadhan. Tout bien considérée, l'éradication du bidonville d'Erremli obéit à l'urgence d'en finir avec cet "écueil" qui représente l'obstacle majeur à la bonne conduite des travaux de construction de deux programmes vitaux pour la capitale, à l'instar de la mise en valeur d'oued El-Harrach et l'édification du viaduc d'oued Ouchayah. Fort d'une densité de 2000 baraques recensées en 2007, le nombre est revu aujourd'hui à la hausse pour atteindre l'effarant chiffre d'environ 4000 baraques érigées au cœur d'un périmètre classé pourtant zone de l'habitat urbain nouvelle (ZHUN), avec tout ce que cela sous-entend en matière de moyens d'accompagnement social. Seulement et au lieu de ça, l'hideuse cité de Aïn Naâdja et ses multiples îlots de hay Nassim (ex-Dagrados), les cités dites Madrid, 1306, 274, 2024, 385 logements, auxquels s'ajoutent les séculaires Diar El-Khedma sont indigents du minimum de confort urbain requis. "Sachez que la commune de Gué de Constantine est une terre d'accueil, voire d'"asile" pour les sans-logis, qui, aux dernières nouvelles, s'apprête à réceptionner 7000 logements du maître d'ouvrage OPGI de Dar El-Beïda en plus des programmes de l'AADL. Alors, et fort de l'argument d'une démographie galopante, la municipalité de Gué de Constantine doit requérir une attention particulière des pouvoirs publics à même d'assurer l'épanouissement de nos administrés", a tenu à préciser notre interlocuteur. Outre cela, Gué de Constantine est l'endroit unique d'Alger, où l'on inventorie l'effarant chiffre de 19 sites de l'habitat précaire. "C'est l'honteux record qu'a atteint notre commune eu égard au statut de commune-refuge qu'a engendré le laisser-aller. C'est du jamais vu à l'échelle des 57 communes de la wilaya d'Alger et sur toute l'étendue du territoire national. Donc, convenez-en que l'éradication du phénomène de baraquement est tributaire d'un plan dit résorption de l'habitat précaire de la dimension d'un plan Marshall", a ajouté notre interlocuteur.
Aïn Malha, la plaie purulente de Aïn Naâdja De plus, il y a le bidonville de Aïn Malha qui est situé en contrebas du lieu-dit Château d'eau et contigu au boulevard Mohamed-Boudiaf. En ce lieu-ci où règne le "chaos urbain", on dénombre l'ahurissant chiffre de 2500 baraques construites jusqu'aux abords des cités de l'OPGI et de la Cnep. "On en compte à présent 2500 baraques érigées sur les vestiges de l'ancienne ferme agricole de Germain et de hay Meghnouche, alors qu'il n'y avait que 900 baraques lors du recensement opéré au cours de l'exercice 2007. Autre précision, Aïn Malha est loti en trois segments : A, B, C. Les baraques du lot B sont érigées sur un terrain forestier que nous espérons récupérer pour sa mise en valeur en qualité de futur poumon vert d'Alger", a conclu notre interlocuteur. Une chance toutefois, l'ouverture d'une piste vers la RN1 a permis d'obtenir un quota de 70 logements pour reloger les habitants des bidonvilles de Qariat Echouk (la campagne aux épines), El-Wiam et El-Abqi. C'est dire que le relogement demeure tributaire de l'inscription de projets d'utilité publique. Créé lors du découpage administratif de 1984 sur les territoires de Kouba et de Birkhadem, Gué de Constantine est baptisé ainsi à la faveur du pont qui s'ouvre sur l'autoroute de Dar El-Beïda vers Ben Aknoun que l'on appelle d'ordinaire la rocade sud d'Alger. Miséreux jusqu'au ras de ses trottoirs, Gué de Constantine est en droit de s'attendre à mieux que ça, eu égard à son statut de ville intermédiaire entre la Mitidja et la capitale. C'est qu'il a plus d'un atout pour espérer franchir à tout jamais le "gué" de la misère qui le propulsera vers la prospérité grâce à sa zone industrielle et une gare ferroviaire située à Semmar (ex-lotissement Solari). Faut-il pour cela évoquer le bel exemple de l'apport des couleurs ciel et blanc de l'Etusa et des bus privés qui ont concouru au désenclavement du Gué de Constantine ? Mais peut-être bien que le bonheur sera au rendez-vous à l'inauguration de la station de métro prévue avant la fin de 2015 à Aïn Naâdja. L.N.