Ne maîtrisant pas les recettes des hydrocarbures, le gouvernement mise désormais sur les taxes et impôts afin de contenir le déficit budgétaire. Autant de mesures qui ne manqueront pas d'impacter négativement sur le panier de la ménagère. Il faut dire que le débat suscité par la dégringolade des prix du pétrole n'a donné suite à aucune mesure d'envergure pouvant faire face à la situation qu'elle a engendrée, hormis les assurances de tenir le choc. L'avant-projet de loi de finances 2017 dont l'examen par le gouvernement a été reporté (il devait être soumis au gouvernement avant l'Aïd), a fait couler beaucoup d'encre et suscité autant d'inquiétude chez le citoyen. Après les augmentations de la précédente loi de finances qui ont déséquilibré le pouvoir d'achat des Algériens, l'inquiétude plane toujours dans l'esprit des citoyens. Une inquiétude qui trouve son sens puisque, selon les premiers détails révélés par la presse, ce projet de loi de finances 2017 prévoit l'introduction de nouvelle taxes et l'augmentation de certaines existantes, tel que la TVA qui passera, pour la plupart des produits, de 17 à 19%, et la taxe sur la consommation qui sera à l'origine de l'augmentation de plusieurs produits qui jusqu'alors n'ont pas été touchés. Selon le projet, les prix du gaz butane et propane augmenteront de manière sensible. De même que les prix de l'essence. De nouvelles taxes interviendront essentiellement sur les enregistrements des transactions immobilières et commerciales. Autre nouveauté, la taxe d'efficacité énergétique, censée réguler et instaurer une culture de consommation d'énergie plus raisonnable. Cette taxe bénéficiera à hauteur de 90% au budget de l'Etat. Les 10% restants seront reversés au profit du Fonds national de maîtrise de l'énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération, a-t-on appris. En somme, ce projet de loi de finances sera plus qu'austère. Il va rogner sérieusement le budget des Algériens, avec des hausses de tarifs et de prix touchant les grands secteurs de consommation domestique. L'impact grandissant de la chute des prix de pétrole sur les caisses du Trésor national, a contraint le gouvernement à s'orienter vers des lois de finances consistant à augmenter certains impôts et les prix de certains produits de large consommation. Dans sa démarche, le gouvernement prévoit d'augmenter l'apport de la fiscalité dite ordinaire. Le but étant de s'affranchir peu à peu de la fiscalité pétrolière, grevée par la chute continue du prix du baril. Selon le président d'Algérie Conseil Export (ACE), Smaïl Lalmas, le gouvernement adopte les solutions de facilité, à défaut de trouver des solutions pérennes pour sortir de la crise. Cette démarche aura des répercussions très graves sur le pouvoir d'achat des Algériens. Selon lui, le gouvernement est incapable d'apporter des solutions parce qu'il ne fait pas de diagnostic. Cette situation va lourdement impacter le pouvoir d'achat du citoyen et peser lourd sur le front social. Une augmentation de 2 point de la TVA est énorme, ajoute-t-il, puisque qu'elle concerne tous les produits autant importés que produits localement. Ce qui aura un impact même sur la croissance étant donné que la croissance est tirée par la consommation. L'expert n'exclut pas aussi une levée des subventions qui sera sérieusement envisageable. S. S.