De 9 mois à 3 ans pour obtenir un permis de construire, 14 mois pour obtenir l'acte de propriété d'un terrain…! C'est là le témoignage de promoteurs immobiliers participant au Salon de la promotion immobilière qui s'est tenu récemment à Oran. Une réalité dont il est fait état brutalement et qui démontre le poids de la bureaucratie qui, du même coup, balaie comme un rien tous les discours des pouvoirs publics sur les mesures incitatives pour dynamiser la promotion immobilière. Plus grave, c'est la politique même de l'habitat qui risque de s'en trouver remise en cause, notamment le programme de 1 million de logements à réaliser dans les 5 prochaines années et qui ne peut se permettre de subir des retards dans la livraison. C'est là l'un des problèmes soulevés par les promoteurs immobiliers. Pour le ministère, ce sont là des situations anormales et l'administration est tenue “de respecter les délais réglementaires” pour délivrer ces documents. D'autres contraintes ont été soulevées par les participants au salon, la fiscalité notamment, l'exonération pour les logements sociaux, le prix du mètre fixé aux alentours de 16 000 DA pour le social, qui est jugé trop insuffisant, et la disponibilité des assiettes foncières. Sur cette dernière question, le président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (Unpi), M. Chemmam, déplore cette situation : “Pour le promoteur, le foncier, c'est la matière première. Le premier propriétaire étant l'Etat, l'on s'adresse à une administration, les domaines, dont ce n'est pas la vocation de vendre, mais de protéger…” Et de poursuivre sur sa lancée pour soulever, en plus, la question de l'aménagement qui est un autre point noir dans la promotion immobilière. L'Unpi, qui est membre de la Cgea, a un certain nombre de propositions qui ont déjà été formulées aux pouvoirs publics. Ainsi, les professionnels estiment que pour réduire les questions de délais, l'assainissement de la situation juridique et cadastrale des terrains constructibles est une étape indispensable. Impulser la création et le développement d'entreprises spécialisées dans la production du foncier qui vendront aux constructeurs des terrains entièrement aménagés… En matière de financement, là aussi l'Unpi fait une série de propositions, notamment la simplification des procédures de crédits pour les particuliers, en généralisant les crédits à taux minorés, la suppression des aides indirectes qui devraient, du même coup, limiter les tendances spéculatives du marché. En effet, car pour l'éventuel acquéreur, l'accès au logement reste encore un investissement très coûteux et qui, souvent, donne lieux à des situations de conflit entre l'acheteur et le promoteur sur, justement, ces questions de délais de livraison et de prix réajustés. F. B.