"Grande faiblesse du système électoral" et "évidentes anomalies" non rectifiées sont les remarques des observateurs électoraux de l'Union européenne au Gabon en direction de la Cour constitutionnelle gabonaise, deux jours après qu'elle a validé la réélection d'Ali Bongo Ondimba. Ainsi, l'Union européenne a sévèrement critiqué dimanche les travaux de la plus haute juridiction du Gabon, comme le montre ce passage dans le rapport de sa Mission d'observation électorale, qui "regrette que la Cour constitutionnelle n'ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées lors du recensement des votes". Détaillant ses critiques, l'observatrice en chef, Marya Gabriel, regrette que "les doutes sérieux sur les résultats du Haut-Ogooué n'aient pas été levés de manière satisfaisante." Une chose est sûre : la communauté internationale a accueilli froidement et sans félicitations la réélection d'Ali Ondimba Bongo, comme l'indique la réaction de Paris, qui a agacé l'exécutif gabonais : "La France constate que l'examen des recours n'a pas permis de lever tous les doutes." "Nous déplorons que le quai d'Orsay se soit déporté à Bruxelles", a réagi le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-by-Nzé. Libreville accuse Paris de reprendre la thèse des observateurs de l'UE. Contrairement aux assertions de la télévision d'Etat Télé Gabon, l'Union africaine n'a pas davantage félicité Ali Bongo, qui devrait être investi dans les dix jours pour un nouveau septennat. Quant au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et aux Etats-Unis, ils ne font que "prendre note", une nuance sémantique qui donne des espoirs à certains opposants. Ces absences de félicitations vont de pair avec des injonctions au nom de la paix civile dans ce petit pays de 1,8 million d'habitants, riche en pétrole, ressources forestières et minières. Les Nations unies ont demandé "la libération des personnes détenues de façon arbitraire". M. T.