Le président gabonais Ali Bongo a réaffirmé être « prêt à rencontrer » son rival Jean Ping, qui s'est proclamé élu au scrutin présidentiel du 27 août « afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort » en raison de la crise post-électorale. « M. Bongo est prêt à rencontrer tous les candidats de la dernière élection présidentielle, y compris M. Ping, afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort sous prétexte d'une revendication démocratique dont les mécanismes de résolution sont prévus par la loi et connus de tous », a déclare mardi dernier à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, en référence au contentieux électoral en cours d'examen par la Cour constitutionnelle. Le porte-parole a par ailleurs dénoncé « les voix irresponsables (qui) s'élèvent à nouveau ». « Ces voix, qui incarnent une violence politique jamais atteinte dans notre pays, promettent une instabilité durable si le résultat de la Cour ne leur était pas favorable », a averti Bilie-By-Nzé. Jean Ping avait saisi la Cour constitutionnelle le 8 septembre pour demander le recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué. La Cour constitutionnelle rendra demain son verdict sur la validation ou non de la réélection du président Ali Bongo. Mardi dernier, le Conseil de paix et sécurité de l'UA a décidé d'envoyer « au plus vite », une mission d'observation composée « d'éminents juristes » chargés d'assister la Cour constitutionnelle du Gabon suite au recours de l'opposant gabonais Jean Ping contre la réélection contestée du président Ali Bongo qui a obtenu 95% des voix pour 99% de participation, selon les résultats officiels provisoires de la Commission électorale. Ce taux lui a permis de l'emporter sur l'ensemble du pays avec environ 5.000 voix d'avance, selon ces mêmes résultats. Leur proclamation le 31 août par le ministre de l'Intérieur avait provoqué des manifestations. L'opposition a demandé la mise en place d'une commission d'experts pour surveiller le recomptage des procès-verbaux, notamment du Haut-Ogooué, la province où le président a obtenu 95 % des votes. Le camp de Jean Ping espérait d'ailleurs la venue de juristes de l'Union africaine. L'UA, qui était en contact avec Libreville pour envoyer ses spécialistes, n'aura finalement pas de droit de regard sur le processus. Les dirigeants gabonais œuvrent pour qu'aucun acte de violence ne se reproduise. La capitale Libreville et d'autres villes du pays avaient connu, juste après l'annonce de la réélection du président sortant Ali Bongo, des émeutes meurtrières, des interpellations et des pillages.