La mission d'observation électorale (MOE) de l'Union européenne au Gabon a regretté dimanche que la Cour constitutionnelle n'ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées lors du recensement des votes du scrutin présidentiel du 27 août. La mission note des faiblesses techniques importantes dans le traitement du contentieux électoral et regrette que la Cour soit contrainte de statuer sur des procès-verbaux fournis par la Commision électorale, dans un communiqué publié deux jours après la validation vendredi de la réélection d'Ali Bongo Ondimba par la Cour qui a rejeté la requête de son rival, Jean Ping. L'absence de confrontation des différentes copies des procès-verbaux (...) révêle une grande faiblesse du système électoral, selon l'observatrice en chef, Mariya Gabriele, citée dans le communiqué. La mission rappelle qu'elle a relevé d'évidentes anomalies dans les résultats pour la province du Haut-Ogooué où le taux de participation a été annoncé à 99,93%. Dans ce fief familial des Bongo, le président sortant avait obtenu 95% des voix, lui assurant la victoire sur l'opposant Jean Ping dans le reste du Gabon, selon les premiers résultats de la Commission électorale. Des résultats corrigés à la marge par la Cour saisie par Jean Ping. Mme Gabriele regrette que les doutes sérieux sur les résultats du Haut-Ogooué n'aient pas été levés de manière satisfaisante. L'observatrice en chef encourage tous les acteurs à privilégier la voie des recours juridictionnels encore à leur disposition (plutôt que) celle de la voie de la violence. Elle promet enfin la publication d'un rapport final détaillé de la mission arrivée au Gabon dès le 12 juillet. L'examen des recours n'a pas permis de lever tous les doutes Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a regretté samedi que l'examen des recours n'ait pas levé tous les doutes sur la réélection du président gabonais Ali Bongo Ondimba, mais a appelé l'opposition à récuser l'action violente. La France constate que l'examen des recours n'a pas permis de lever tous les doutes, a-t-il dit dans une déclaration écrite. Paris demande toutefois à ceux qui continuent de contester les résultats de récuser l'action violente et de poursuivre leurs revendications selon des voies qui ne remettent pas en cause la paix et le bien-être du pays, a-t-il ajouté. De leur côté, les autorités gabonaises doivent prendre les initiatives qui restaurent la confiance des Gabonais en leurs institutions et n'éloignent pas le Gabon des normes internationales en matière de droits de l'Homme et d'Etat de droit, a également souligné le chef de la diplomatie française. La Cour constitutionnelle a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Bongo, 57 ans, rejetant l'essentiel du recours de son rival Jean Ping qui s'était proclamé élu après le scrutin. Libreville est quadrillée depuis par un imposant dispositif sécuritaire. L'annonce des résultats provisoires le 31 août avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages massifs dans le pays. Les observateurs de l'Union européenne (UE) au scrutin avaient fait état d'une anomalie évidente dans les résultats. La France avait appelé à un examen transparent et impartial des résultats afin de lever toutes les interrogations. SP Global Ratings maintient la note de la République à B- L'agence de notation SP Global Ratings a annoncé vendredi le maintien de la note de la dette souveraine de long terme de la République du Congo dans la catégorie spéculative à B-. La note est assortie d'une perspective stable. Dans un communiqué, l'agence justifie cette note par la faiblesse des institutions et des revenus de l'Etat. Le pays a notamment remboursé en retard une dette de 478 millions de dollars aux Etats-Unis en juin dernier. L'économie de la République du Congo est également rendue fragile par sa forte dépendance à l'industrie pétrolière. Depuis 2014, la chute des prix du pétrole a entrainé une forte baisse de la valeur de la production économique nationale, et des recettes fiscales de l'Etat. Mais l'agence estime que la mise en production de nouveaux gisements pétroliers devraient soutenir les finances publiques et la croissance du pays (prévue à 4,4% en moyenne de 2016 à 2019). SP Global Ratings souligne en outre que le Fonds Monétaire International a procédé à des effacements de dettes significatifs pour le pays. Mais sa dette publique continue à croitre, et devrait atteindre 50% du PIB en 2019. L'agence s'interroge sur la capacité du pays à rembourser en temps voulu une partie de sa dette arrivant à échéance en décembre prochain.