RESUMé : Les deux amoureux sont bien heureux de la tournure des évènements. Hadda et sa famille les mettent à l'aise. Le dîner se passe dans une ambiance bon enfant. La nuit, Yanis pensera à elle et elle, de son côté, dort au chaud, bercée par de doux espoirs… Au petit matin, il n'y avait toujours pas de courant. Quand la famille se réveille, la première chose que chacun fait est de regarder par la fenêtre. Le paysage les laisse sans voix. Il est si beau. Les montagnes sont habillées de blanc. On ne voit qu'elles et la neige. Le ciel est encore lourd et menaçant. La neige n'allait pas prendre congé d'eux maintenant. - Il y a plus d'un mètre de neige. Si ça continue, certaines maisons seront bloquées. - Et si on allait faire un tour dehors ? propose Yanis à son oncle Hamid. - Pas avant d'avoir pris un bon petit-déjeuner. Hadda s'était levée avant eux et avait préparé des bradjes. Comme la veille, tous se réunissent près du poêle et prennent le petit déjeuner dans la bonne humeur. Karima est heureuse d'être là, même si parfois la douleur lui rappelle son pied enflé. - S'il n'y avait pas toute cette neige, j'aurais pris le risque de l'emmener à l'hôpital pour effectuer une radio, dit Hamid. Elle va devoir supporter la douleur en attendant que les routes soient dégagées. - Je vais lui donner un anti-inflammatoire, le rassure Hadda. Je vais prendre soin d'elle jusqu'au jour où elle rentrera chez elle. Maintenant que vous avez pris votre petit-déjeuner, vous pouvez sortir. Mais habillez-vous chaudement. Yanis est contraint à porter encore les vêtements de son oncle. Il devra aussi porter main-forte. Dehors, il y a plus d'un mètre de neige, et pour se frayer un chemin, il faut déblayer. Pendant toute la matinée, armés de courage et de pelles, ils tenteront d'ouvrir un chemin. C'est difficile car l'ancien chemin était sinueux et dangereux et il n'était pas très large. Leurs voisins, tout comme eux, ont passé la matinée à déblayer. Et c'est loin d'être fini. Le vent ne leur facilite pas la tâche. Il souffle très fort et la neige tombe de nouveau. Le mauvais temps les force à rentrer. C'est sans aucun espoir. Tous espèrent que le soleil se montre de nouveau. Yanis trouve le courage de plaisanter. - Il n'a pas le courage de sortir de sa cachette. - Si le mauvais temps persiste, je ne pourrai jamais rentrer chez moi, soupire Karima. - Tu es bien ici, lui dit Hadda. Tu es bien entourée et tu es en lieu sûr. - Je sais… Mais si la neige n'arrête pas de tomber, on ne sortira pas avant longtemps. Et même si la neige arrêtera de tomber le vendredi, il faudra attendre trois jours avant qu'une niveleuse ne vienne déblayer un semblant de route. Le chemin est assez large pour un seul véhicule. Lors de l'ouverture de la route, des haies hautes d'un mètre et, parfois, plus ont été formées avec la neige. Les villageois, après une semaine d'hibernation, sortent et se retrouvent avec joie. Cependant, ils sont inquiets. Si le mauvais temps revient, certaines maisons ne tiendront pas longtemps. Leurs toitures risquaient de craquer sous le poids de la neige. Si le climat ne s'adoucissait pas, il leur faudra quitter leurs maisons. Karima pensait à ses amies qui habitent de vieilles maisons et d'autres, dans des baraques. - Les pauvres, quand il pleut, ils sont inondés, l'eau entre de partout ? Et quand il neige, ils sont bloqués chez eux, gelés, à attendre que tout s'écroule. - Tu devrais penser à autre chose, lui dit Hadda. Essaie de deviner qui est dehors ? Karima voudrait se traîner à la fenêtre mais les filles l'en empêchent. - Ce serait de la triche. Karima a deviné. Ce ne peut être que ses frères… (À suivre) A. K. [email protected]