Le MO Béjaïa est en finale de la coupe de la CAF, un exploit inédit et historique pour les gars de Yemma Gouraya. En dépit d'une intersaison tumultueuse avec le départ de l'entraîneur, par qui le renouveau est arrivé, Amrani en l'occurrence, et surtout le lâchage de certains cadres de l'équipe, les Crabes se sont accrochés à leur espoir fou de bousculer la hiérarchie africaine. Désormais, le rêve est permis. Mais en attendant, certains couacs sont apparus ces derniers temps, assombrissant l'horizon d'un automne pourtant prometteur pour les Mobistes. Première mésaventure, la mise en détention provisoire du président du club, Attia, à Lubumbashi, au Congo à l'occasion du dernier match de poule contre le TP Mazembé pour n'avoir pas honoré la note d'hôtel. Il aura fallu l'intervention du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et d'un dirigeant puissant de la CAF pour le libérer sous caution, avec la promesse de payer la dette par virement une fois de retour à Béjaïa. Mais en raison d'une crise financière aiguë, Attia tarde à virer l'argent avant que Raouraoua ne revienne à la charge pour payer à sa place. Raouraoua en profite du reste, devant l'exploit du MOB, pour prendre en charge l'organisation de la finale contre ces mêmes Congolais du TP Mazembé, y compris le séjour de l'adversaire en Algérie. Le MOB en sera sans doute reconnaissant car, après tout, la FAF n'est pas obligée de mettre la main à la poche pour sauver la face d'un président nouvellement élu, déjà défaillant et qui avait pourtant promis de renflouer les caisses du club une fois intronisé. Mais pour la FAF, quand il s'agit des couleurs du pays, on ne compte pas, pourvu que le MOB parvienne à remporter le titre africain, ce qui ne sera pas sans effet sur l'image de marque de la FAF. Bref, la préparation des deux matches de la finale se présente plutôt sous de bons auspices. Enfin presque, car il subsiste encore un petit problème pas du tout insurmontable du reste. De quoi s'agit-il ? En fait, le détail concerne la domiciliation du match aller, prévu le 29 octobre prochain. Alors que la LNF a déjà opté pour le stade Tchaker de Blida, le MOB souhaite recevoir le TP Mazembe à Béjaïa, au stade de l'Unité Maghrébine. C'est a priori son droit le plus absolu. D'autant plus que pour une finale de Ligue des champions d'Afrique, l'USMA avait reçu le TP Mazambé (encore) à Bologhine. "La finale aller de la Coupe de la Confédération (CAF) qui opposera le MO Béjaïa au TP Mazembe aura lieu le 29 octobre 2016 à 20h30 au stade Mustapha-Tchaker de Blida", note le communiqué de la LNF, publié sur son site internet la semaine précédente, soit un mois avant l'échéance, histoire de mettre tout le monde devant le fait établi. La même information est également publiée sur le site de la fédération. Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, se permet même de préciser que c'est le MOB qui a demandé à recevoir à Tchaker. C'est d'ailleurs vrai mais sauf qu'il omet maladroitement de signaler un détail important (et c'est là que réside la malheureuse manipulation) : le MOB avait formulé cette demande alors qu'il pensait que le match retour allait avoir lieu à Béjaïa. C'était avant que la CAF nous sorte de son chapeau cette histoire d'erreur suspecte de tirage au sort pour changer les lieux des deux matches, aller et retour. "Selon les règlements de la CAF, quand deux équipes qui se sont déjà rencontrées en phase des groupes se retrouvent en finale, le match retour se déroule sur le terrain de l'équipe qui a terminé première. Et c'est le cas du TP Mazembe qui a terminé en tête du groupe A suivi du Mouloudia de Béjaïa", explique la FAF. Ainsi soit-il ! Cependant, au lieu de réparer à son tour l'injustice, et lui permettre de recevoir à Béjaïa, la LFP et la FAF enfoncent le MOB et maintiennent le match aller à Tchaker. Cela s'appelle de l'abus. S. L.