Au moins 16 personnes âgées entre 22 et 40 ans ont été arrêtées par les éléments de la brigade de gendarmerie de Chéraïa, dans la daïra de Collo et présentées, jeudi, devant le procureur de la République près le tribunal de Collo. Les mis en cause ont bénéficié de citation directe et passeront devant le juge, lundi prochain, pour attroupement illégal. Pour rappel, des dizaines d'habitants de la localité de Béni Amrous, relevant de la commune de Chéraïa, dans le massif de Collo, ont organisé mardi et mercredi derniers, un sit-in devant le siège de l'APC et assiégé le bâtiment en question, pour revendiquer des projets de développement. Leur principale préoccupation est le revêtement d'un tronçon routier de 5 kilomètres, reliant leur bourgade à la route communale. En effet, les habitants de cette petite localité dénoncent les difficultés auxquelles ils font face dans leurs déplacements quotidiens, notamment, les élèves du moyen et du secondaire. Pourtant, ils ont, à maintes reprises, exprimé leurs doléances aux autorités locales. En vain. Faut-il souligner que la réhabilitation du CW132 a grandement contribué au désenclavement d'un grand nombre de bourgades situées dans la partie sud du massif, la réhabilitation de la route touristique Collo – Bougaroun, presque achevée, sera aussi d'une grande importance pour désenclaver les bourgades de la partie Nord et ouvrir de grandes perspectives pour le développement du tourisme balnéaire et de montagne. Sauf que certaines localités, comme celle de Béni Amrous, situées sur les hauteurs, ont besoin d'accès bitumés pour mettre fin à leur calvaire. Outre le problème du réseau routier, les habitants de Béni Amrous ont soulevé d'autres préoccupations comme l'alimentation en eau potable, l'électricité rurale, le transport scolaire et aussi la réouverture de la seule salle de soins fermée depuis le terrorisme. Notons que les protestataires ont fait montre d'une discipline de fer, certes encadrés par des associations locales et des sages de la région, se limitant à une manifestation pacifique tout en brandissant des pancartes portant des slogans appelant à mettre fin à leur marginalisation. Cependant, ils ont été surpris par l'intervention musclée des gendarmes qui ont arrêté 16 d'entre eux.