En dépit de l'assistance militaire française, le Mali n'arrive toujours pas à retrouver sa stabilité, d'où cette offre d'aide formulée par la Russie consistant à fournir des armes et former les soldats maliens pour lutter contre le terrorisme. Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, en visite au Mali depuis mercredi s'est chargé d'annoncer au chef de l'Etat malien que son pays est disposé à fournir des armes au Mali pour lutter contre le terrorisme et à assurer la formation des militaires maliens. Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, rendu public jeudi dernier, l'émissaire russe, qui était à la tête d'une importante délégation, a renouvelé cet engagement au président Ibrahim Boubacar Kéita qui l'a reçu en audience mercredi. C'est au cours dune séance de travail que les parties malienne et russe ont affiché leur volonté de "renforcer la coopération bilatérale, en intégrant d'autres domaines comme le développement du partenariat entre opérateurs économiques, notamment la création de sociétés privées mixtes dans les secteurs des équipements, du transport aérien, des mines, de l'énergie renouvelabl", précise la même source. L'interlocuteur russe a rappelé que son pays participe à la formation des militaires maliens depuis de nombreuses années et que sa visite au Mali va contribuer à "la redynamisation de cette formation de militaires maliens". Insistant sur "l'attachement de la Russie à l'unité et à l'intégrité territoriale du Mali", Mikhaïl Bogdanov a assuré au président malien que "la Russie est disposée à aider le Mali à lutter contre le terrorisme et à assurer son développement économique". Il lui a également assuré : "Nous suivons de très près tous les événements qui se passent au Mali et autour du Mali. En tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie pense que les problèmes africains doivent être résolus par les Africains". Face à cet engagement russe, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a estimé que "la Russie reste un partenaire stratégique pour le Mali pour la défense de sa souveraineté. Le Mali est fier de ses nombreux cadres formés en Russie", tout en sollicitant l'accompagnement de la Russie pour la stabilisation de son pays. Pour le chef de la diplomatie malienne : "Il y a eu des avancées, mais il y a aussi des difficultés... Pour relever les défis, le Mali a besoin du partenariat avec la Russie...". L'insistance de Bamako à accepter l'offre d'aide de la Russie, signifie-t-elle que le soutien que lui apporte la France dans son combat contre le terrorisme n'a pas été suffisant ? La question mérite d'être posée au vu de la situation d'insécurité prévalant encore dans certaines régions du Mali. Reste à savoir jusqu'où ira Moscou (dont les rapports avec Paris se sont sérieusement détériorés ces derniers jours) dans son aide au Mali. Merzak Tigrine