Le président du conseil d'administration de Sider a été relevé de ses fonctions jeudi. Il a été remplacé à la tête du groupe sidérurgique, une filiale d'Imetal, par Ali Beddiar. Que cache ce départ de Hasnaoui Chihoub ? Certains l'imputent aux réserves que ce dernier, en sa qualité de président de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires, auraient affichées lors de l'installation des membres du conseil d'administration de l'ex-"ArcelorMittal Algérie" qui, pour la plupart, n'avaient déjà aucune expérience dans le secteur. Selon eux, Hasnaoui n'a fait que payer sa dite réserve, officiellement notifiée, du reste. Son successeur, Ali Beddiar, était jusque-là administrateur à l'Algerian Qatar Steel (AQS), une société mixte algéro-qatarie en charge du projet sidérurgique de Bellara à Jijel. Si des interrogations fusent, c'est parce que la nouvelle équipe à la tête de Sider compte en son sein, d'après nos sources, des "étrangers au secteur" et même des "retraités", à l'image de Harami Mohamed Sakhr qui aurait perçu, lui, ses "indemnités de départ" en mars 2016 de l'ENCC, entreprise publique de charpente et de chaudronnerie, où il était directeur général après avoir été son directeur des ressources humaines. D'aucuns estiment que ce changement n'est que le résultat d'une guerre larvée de prérogatives entre deux porteurs de portefeuilles ministériels, à savoir Abdeslam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, et le ministre des Travaux publics et des Transports, en l'occurrence Boudjema Talaï, qui a fait, rappelons-le, le plus clair de sa carrière dans le groupe Sider où il garde, semble-t-il, son influence intacte. D'ailleurs, avant même de se voir propulser à la tête d'un département ministériel, Talaï présidait déjà aux destinées du groupe industriel sidérurgie et métallurgie Imetal, un secteur où il a fait, précise-t-on avec insistance, l'essentiel de ses armes. Avant même de rejoindre le gouvernement, Talaï avait même choisi son successeur Kamel Djoudi qui, faut-il le rappeler, a vite fini par jeter l'éponge sous la pression de Bouchouareb. Il semble que cette guéguerre entre les deux ministres n'a pas connu encore son épilogue. Alors que le haut-fourneau du complexe sidérurgique d'El-Hadjar est toujours à l'arrêt malgré les annonces répétées (ou les fausses promesses) de Bouchouareb depuis 2014, "l'équipe de Talaï" semble vouloir mettre les bouchées doubles. Il est attendu, dès ce mardi, la réunion du premier conseil d'administration et son installation officielle. Que fera Bouchouareb ? Mohamed-Chérif Lachichi