La peine capitale a été retenue hier lundi à Oran contre un trentenaire qui, soupçonnant sa femme de le tromper, l'a tuée en la lardant de coups de couteau. B. Merouane, employé aux abattoirs de Misserghine, localité située à quelques encablures d'Oran, n'a pas nié les faits devant les assises d'Oran où il a été jugé pour meurtre avec préméditation. "C'est mon honneur qui a été sali", a-t-il lancé pour expliquer son geste. Les faits de cette macabre affaire remontent à l'automne 2015 lorsque Merouane sort de prison où il a purgé une peine pour avoir incendié le domicile familial. Son principal objectif est de reconquérir sa femme qui avait demandé et obtenu le divorce alors que son mari était en détention. L'homme parvient à convaincre son ex-femme — avec laquelle il a eu trois enfants — à lui accorder une seconde chance, et ils contractent un mariage religieux. Les jours passent mais Merouane soupçonne sa femme, employée dans un hôtel, d'entretenir une relation extraconjugale et de prendre part à des soirées où l'alcool le dispute aux psychotropes. "Elle sortait la nuit pendant que je travaillais et s'adonnait à la consommation d'alcool et de drogue." Ce qui, conjugué à la conviction que son épouse le trompait, mit Merouane dans une colère noire. Un jour de novembre, il s'empara d'un couteau qu'il aiguisa (la fille aînée de 8 ans en fera plus tard le témoignage) et s'en prit à sa femme qu'il larda de coups avant de lui trancher la gorge. Il la laissera gisant dans une mare de sang et ira téléphoner à son demi-frère auquel il apprendra la nouvelle. Celui-ci alerte les services de police qui se rendront sur les lieux, un bidonville de la daïra de Sénia, où ils découvriront la victime recouverte d'un drap, l'arme du crime à ses côtés. Merouane sera arrêté le lendemain. Il racontera son histoire et sera écroué sous le chef d'inculpation d'homicide volontaire avec préméditation. Lors du procès, il insistera sur la vie dissolue de la défunte et son honneur bafoué. S'appuyant sur les aveux de l'inculpé et le témoignage de la fille aînée du couple — qui a répété avoir vu son père affûter le couteau le jour du meurtre —, le ministère public requerra la peine capitale pour assassinat. Quant à la défense nommée d'office, elle ne pourra que demander les circonstances atténuantes. Après délibérations, la cour condamnera B. Merouane à la peine capitale alors que la mère de la victime refusera de se constituer partie civile, estimant que rien ne pourra lui rendre sa fille. S. Ould Ali