L'emprunt national pour la croissance économique a contribué à la couverture du déficit du Trésor à hauteur de 18%, soit pour un montant total de 317,62 milliards de dinars. L'emprunt national pour la croissance économique a pris fin le 17 octobre dernier. Selon le président de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), intervenant hier dans l'émission "Invité de la rédaction" de la radio Chaîne III, l'opération ne sera pas prolongée. "Le ministère des Finances a adressé une note aux banques et à l'association des banques pour les informer que la durée de l'emprunt ne sera pas prolongée", a indiqué Boualem Djebbar, président de l'Abef et P-DG de la Badr, rappelant que la période de souscription à l'emprunt lancé par le ministère des Finances, le 17 avril 2016, avait été fixée à six mois. M. Djebbar soutient que l'emprunt national pour la croissance économique a été "une réussite", sans pour autant avancer le montant collecté, préférant laisser le soin au ministre des Finances d'annoncer le chiffre exact. "Le montant collecté est très important", assure-t-il. Rien qu'au niveau de la Badr, les souscriptions ont dépassé les 80 milliards de dinars. Le Premier ministre avait annoncé, en juillet dernier à Oum El-Bouaghi, que plus de 461 milliards de dinars ont déjà été collectés dans le cadre de l'emprunt national pour la croissance économique. "Lorsque nous avions sollicité l'aide de nos concitoyens à travers l'emprunt obligataire, nous nous sommes fixé un seuil de 400 milliards de dinars, mais à l'heure où je vous parle, nous avons atteint le montant de 461,72 milliards de dinars", avait-il indiqué. M. Sellal s'est montré certain que les montants collectés atteindront dans "quelques semaines" 612 milliards de dinars, et ce, grâce à des souscriptions d'un montant total de 150 milliards de dinars, promises par le FCE. En août dernier, le président du FCE a exhorté, dans un courrier, les membres à se "rapprocher des banques et des caisses de placement et à poursuivre la procédure de souscription" à l'emprunt national pour la croissance économique. L'autre indication du montant collecté est celle révélée par le ministère des Finances qui a indiqué que l'emprunt national pour la croissance économique a contribué à la couverture du déficit du Trésor à hauteur de 18%, soit pour un montant total de 317,62 milliards de dinars. Interrogé sur le programme de la mise en conformité fiscale volontaire, M. Djebbar estime qu'il faudra attendre la fin de l'opération, au 31 décembre 2016, pour pouvoir faire une évaluation. "L'administration fiscale pourra se prononcer sur ce volet", a-t-il avancé, indiquant que "des commerçants continuent à faire des opérations de conformité fiscale". Pour rappel, le projet de loi de finances 2017 propose la prorogation de la mise en conformité fiscale volontaire (MCFV) jusqu'au 31 décembre 2017, au lieu du 31 décembre 2016 initialement. Malgré la contraction de la liquidité bancaire, les crédits à l'économie ont accru de 8,9% au premier semestre 2016 par rapport à la même période de l'année passée. "Au 30 juin 2016, les crédits ont augmenté de 8,9%. On s'oriente vers un taux de croissance annuel de 17 à 18%", a estimé le président de l'Abef, indiquant que "selon la Banque d'Algérie la liquidité bancaire a baissé de 30%". Selon M. Djebbar, les banques ont commencé à se refinancer auprès de la Banque d'Algérie. "Beaucoup d'opérations de réescompte ont été enregistrées ces derniers temps", a-t-il révélé, estimant que le taux de réescompte, fixé à 3,5% par le Conseil de la monnaie et du crédit, permet aux banques de ne pas trop augmenter le taux créditeur. Les banques utilisent d'autres instruments de refinancement, comme les opérations Open Market et le marché monétaire interbancaire. M. R.