«Au 30 juin 2016, les crédits ont augmenté de 8,9%, donc, on s'oriente vers un taux de croissance annuel de 17% à 18%», a déclaré hier le président de l'Association des banques et établissements financiers, Boualem Djebbar. En dépit de la crise financière et du manque de liquidités, les banques maintiennent leur rythme de financement de l'économie. Selon Boualem Djebbar, président de l'Abef, les crédits alloués à l'économie ont accru de 8,9% au premier semestre 2016. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, M. Djebbar, a fait savoir que ce taux de croissance explique en partie la baisse de liquidités estimé à 30% par la Banque d'Algérie. «Le manque de liquidités est ordinaire, souligne-t-il, il est dû à l'important taux de croissance des crédits et à la baisse des recettes des hydrocarbures.» Interrogé sur l'impact de cette baisse de liquidités sur le maintien du rythme de financement, l'invité de la Chaine III a assuré que les banques ont des moyens de financement à travers les dispositifs de la Banque d'Algérie et le marché interbancaire, ainsi que la mobilisation des fonds des clients. Pour répondre aux inquiétudes exprimées par les spécialistes, M. Djebbar a ironisé en rappelant que ces «mêmes» spécialistes «jugeaient la surliquidité comme phénomène anormal». Emprunt obligataire, un succès avec des objectifs atteints Abordant l'«emprunt national pour la croissance» qui est arrivé à son terme le 17 octobre 2016, il a indiqué que sa reconduction n'est pas à l'ordre du jour. Tout en affirmant que cette opération a été un succès et que «les objectifs tracés sont atteints». Rappelons dans ce cadre que les fonds qui sont collectés dans le cadre de l'emprunt obligataire national d'Etat sont destinés exclusivement à l'investissement économique. «Que tout le monde soit tranquille : nous ferons tout pour orienter chaque dinar collecté dans le cadre de l'emprunt obligataire vers des investissements économiques, qu'ils soient structurants comme les ports, les chemins de fer, les zones industrielles, le logement promotionnel ou les réseaux d'irrigation, ou destinés à l'élargissement des entreprises économiques», a fait savoir le ministre des Finances lors d'une cérémonie dédiée au lancement et à la présentation de l'emprunt national pour la croissance économique en avril passé. Emprunt national : la Badr collecte plus de 80 milliards de DA Le président de l'Association des banques et établissements financiers a indiqué en outre que la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) a collecté plus de 80 milliards de dinars dans le cadre de l'emprunt national pour la croissance. Il a ainsi déclaré que «pour la Badr, je peux vous dire que le montant des souscriptions a dépassé les 80 milliards de DA». Boualem Djebbar n'a pas voulu révéler le montant de cette opération en laissant le soin de le faire au ministre des Finances. Entre autres, il est à noter que l'emprunt national pour la croissance économique (ENCE) a été lancé le 17 avril dernier pour une durée de souscription de six mois (avril-octobre 2016). Les obligations sont assorties de deux taux d'intérêt fixés en fonction du délai de remboursement : les obligations de 3 ans avec un taux d'intérêt de 5% et celles de cinq ans avec un taux d'intérêt de 5,75%. Les obligations étaient fixées au début de l'opération à 50 000 DA avant l'introduction en mai dernier de deux nouvelles formules de souscription, l'une d'une valeur de 10 000 DA destinée aux particuliers et l'autre d'une valeur de 1 million de dinars pour les grands déposants. La souscription été ouverte aux particuliers, aux sociétés, aux établissements financiers et aux organismes publics (caisses de retraites et de sécurité sociale...), et se fait au niveau des guichets des banques commerciales, bureaux de poste, compagnies d'assurance et du Trésor public. Plus de 7 000 points ont été ouverts à travers le territoire national pour accueillir les souscripteurs. Concernant la transmission des titres, ces derniers sont librement négociables et peuvent être achetés et/ou cédés à des personnes physiques ou morales soit par voie de transaction directe ou par endossement par le biais d'intermédiaires légalement habilités.