Expiré le 17 octobre dernier, l'opération inhérente à l'emprunt national de croissance, dite communément emprunt obligataire, ne sera pas prolongée. Du moins, aucune décision n'a été prise pour le moment concernant sa reconduction. C'est ce qu'a fait savoir le président de l'Association des banques et établissement financiers (Abef), Boualem Djebbar, qui était, hier, l'invité de la Radio Chaîne III. « Lorsque le ministère des Finances avait annoncé le lancement de cette opération, il a instruit les banques que celle-ci se poursuivrait pour une durée de six mois et elle ne serait pas prolongée. Jusque-là, le ministère n'a pas pris de décision de reconduire ce dispositif », a-t-il précisé. S'agissant des résultats, Djebbar s'est contenté de dire que cette opération est considérée réussie, d'autant que les objectifs fixés ont été atteints. Pour ce qui est des montants collectés, il a préféré laisser la primeur au ministère des Finances pour en faire l'annonce. La collecte se chiffrerait à une centaine de milliards de dinars. L'invité de la Radio a concédé que concernant la Badr dont il est le président, le montant des souscriptions récolté a dépassé les 80 milliards de dinars. L'opération lancée pour le recouvrement fiscal, prolongée au 31 décembre de l'année en cours, a porté, selon lui, ses fruits. Pour ce qui est du financement de l'économie, il est à noter que malgré la crise, les crédits alloués enregistrent une croissance entre 17 et 18%. En se référant au bilan arrêté au 30 juin 2016, il a indiqué que « les crédits sont en hausse de 8,9% ». « Nous nous orientons vers un taux de croissance de crédit de 17 à 18%, pratiquement au même rythme de 2015 comparé à celui de 2014. » Il a fait savoir que 75% des crédits ont été octroyés pour le moyen et long terme, et le reste est engagé pour le court terme dans le cadre du financement des opérations d'importation de la matière première pour le fonctionnement de l'économie. Malgré la croissance, la liquidité a baissé, par ailleurs, de 30%, selon la Banque d'Algérie, a-t-il dit, avant d'ajouter que « c'est un phénomène normal dans une économie en pleine croissance et avec un taux de financement assez soutenu de l'économie qui provient des banques ». Il a expliqué que cette baisse est due essentiellement à l'augmentation de la croissance des crédits, mais aussi à l'effet de la baisse des recettes des hydrocarbures. Il a indiqué que la prise de risque a été reprise par les banques, même si le taux est passé de 4% depuis 2014 à 3,5% actuellement. « Cela nous permettra de maintenir le taux de ressources des banques à un niveau acceptable », a-t-il dit. Au sujet de la modernisation des banques et le lancement du e-paiement, le président de l'Abef a annoncé que l'opération, étant dans sa première phase, a touché les grands facturiers tels la Société de distribution d'eau et les opérateurs des transports aérien et terrestre. Selon lui, il existe pour le moment 9 web marchands et un autre sera lancé prochainement. Le paiement électronique va s'élargir au secteur des services dans une phase très proche, avec la sécurisation totale des transactions. E-commerce est, selon lui, en cours de finalisation au niveau des gouvernements et la bonification des crédits alloués au secteur de l'agriculture est maintenue, mais avec des proportions différentes selon la spécificité des régions.