Le Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) décerne le 8 mars le prix de la résistance des femmes à trois femmes de Hassi-Messaoud, “victimes de violence et de viol”. L'association a également distingué une combattante de la guerre de Libération nationale et une guichetière de la Cinémathèque. L'hommage pour “leur courage et leur résistance” leur sera rendu à la salle du Cidef, cathédrale de Sacré-Cœur à Alger. Pour les responsables du rassemblement, le “prix de la résistance contre l'intégrisme et l'oubli est plus que jamais d'actualité, au moment où l'on va vers une amnistie générale cautionnée par les uns et les autres, sans tenir compte de l'avis de ces milliers de victimes dont personne ne s'émeut de la détresse et de l'abandon”. Lors de la Journée internationale de la femme, le RAFD honorera Nassima Hablal pour “mettre dans la lumière le parcours exemplaire d'une combattante de la liberté”, et pour que son engagement pour l'Algérie soit connu. Il rendra aussi hommage à Khadra Boudhane, qui a rejoint la Cinémathèque d'Alger en janvier 1965 et qui, pendant les dix années de terrorisme, “est restée fidèle à son poste, malgré toutes les menaces intégristes”, défendant le cinéma et la culture. Pour soutenir le courage et la détermination des femmes de Hassi-Messaoud, le RAFD a décidé de décerner également le prix de la résistance à Rahmouna, Fatiha et Nadia, dont “le seul tort était de vivre seules avec leurs enfants et de travailler pour nourrir leur famille”. “Leur combat pour une Algérie plus juste, qui ne permet plus l'exploitation éhontée de leur sueur, qui ne permet plus les atteintes à l'intégrité physique et morale des femmes et à leurs droits est le nôtre”, précisent les militantes du RAFD. Le Rassemblement algérien des femmes démocrates, créé en octobre 1993, est une organisation indépendante qui agit pour la défense des droits des femmes, la solidarité avec les familles victimes du terrorisme et participe à promouvoir un projet de société moderne et démocratique en opposition au “projet de société islamiste, qui est la négation des droits de la femme et l'anéantissement définitif de toute possibilité d'accéder à l'égalité devant la loi”. Cette année, quelques jours après les aménagements apportés au code de la famille, le RAFD constate que la dignité est “encore mise à mal par un code de la famille (…), malgré les sempiternels engagements au plus haut niveau”. H. A.