Plusieurs activités sont prévues ce mardi 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Le président de la République expliquera, aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi, sa décision de maintenir le principe du statut de mineure pour la femme dans le projet d'amendement du code de la famille. Le recul du chef de l'Etat sur le dossier du code de la famille est perçu par de nombreux observateurs comme une concession faite aux islamo-conservateurs du FLN et aux partis islamistes. Comme à la veille de chaque 8 Mars, il va occuper la tribune officielle pour rappeler aux Algériennes « leurs constantes arabo-musulmanes » pour justifier un déni de droit contre lequel elles se battent depuis plus de vingt ans et qui impose désormais la poursuite du combat pour la dignité. C'est dans ce cadre d'ailleurs que des associations, universitaires et militants des droits de l'homme ont programmé des activités sous le thème du combat de la femme algérienne pour la démocratie et le développement et les violences auxquelles elles font face. Ainsi, le prix de la Résistance des femmes contre l'intégrisme et l'oubli sera décerné cette année par le Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) à Nassima Hablal, une ancienne combattante de l'ALN qui a rejoint les rangs du nationalisme dès 1946, en se joignant à un groupe de résistantes du Parti du peuple algérien (PPA), avant de rallier l'ALN. Ce prix de la Résistance a été également donné à Khadra Boudhane, dont le nom se confond avec la création de la Cinémathèque en janvier 1965, date à laquelle elle a été recrutée comme guichetière. Orpheline de père et de mère, Khadra a été obligée de travailler pour subvenir aux besoins de ses quatre frères et sœurs. Elle est restée fidèle à son poste en bravant les menaces intégristes durant la décennie rouge. L'honneur revient aussi aux femmes victimes d'agressions à Hassi Messaoud, il y a trois ans. Le prix de la Résistance sera décerné à Rahmouna, Fatiha et Nadia, ces trois courageuses femmes qui ont poursuivi en justice leurs bourreaux malgré les innombrables pressions qu'elles ont subies tout au long de la procédure judiciaire. La cérémonie de remise de ces prix aura lieu demain au Cidef, à Alger-Centre. Pour sa part, sous le thème d'un code de la famille à choix pluriel et l'hommage à toutes les femmes victimes de violences, l'Association féminine pour l'émancipation de la personne et l'exercice de la citoyenneté (AFEPEC) a prévu un riche programme d'activités à Oran, soutenu par la Commission européenne. A titre posthume, un hommage particulier sera rendu à Nabila Djahnine, présidente de l'association Cri de femmes de Tizi Ouzou, et à Hadja Menad, comédienne de théâtre à Mostaganem, assassinées par les groupes intégristes. Un autre hommage sera consacré aussi aux femmes de Hassi Messaoud et à la journaliste italienne, amie de l'Algérie, Giuliana Sgrena, enlevée en Irak et libérée vendredi dernier. A cette occasion, Rachida, film de Yamina Chouikh, sera projeté à la salle de cinéma le Colisée, alors que jeudi 10 mars, une rencontre sur l'emploi des femmes aura lieu au Cidef, à Alger, grâce à la collaboration d'une organisation syndicale espagnole (CCOO). Deux journées (30 et 31 mars) seront consacrées au thème de la violence à l'égard des femmes, notamment à travers le cas des femmes agressées à Hassi Messaoud. Par ailleurs, l'université de Bab Ezzouar a préparé un riche programme d'activités qui débutera aujourd'hui, avec des tournois sportifs dans plusieurs disciplines, la projection du film Algériennes, 30 ans après, une conférence présentée par l'association SOS Femmes en détresse et des galas artistiques, ainsi que l'élection de Miss USTHB. La Fondation Matoub Lounès a elle aussi prévu une conférence sur le code de la famille, le 8 mars, à l'université de langues de Bouzaréah. Depuis hier et jusqu'à mardi, le World Trade Center Algérie, en partenariat avec l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) et la Société algérienne des foires et expositions (SAFEX), organise le Salon du savoir-faire féminin, Eve 2005, pour honorer les femmes chefs d'entreprise. Quelque 130 sociétés d'essence féminine, publiques et privées, participent à cette manifestation, première du genre.