Le principal accusé, Jean-Michel Baroche, devait répondre aux chefs d'inculpation de constitution d'un réseau international de prostitution, de production de films pornographiques en vue de leur diffusion sur Internet, de faux et usage de faux, de détention et d'usage de drogue, et d'incitation de mineures à la débauche. Six années de prison ferme assortie d'une amende de 26 millions de dinars pour Jean-Michel Baroche, ressortissant français et principal accusé dans cette affaire, 5 années de prison ferme et une amende de 20 millions de dinars pour Réda Briki, son associé et chauffeur, 3 années de prison ferme et une amende de 10 millions de dinars pour Saâdni Abdenacer, le vice-président de l'APC d'Annaba, une peine de 5 années de prison ferme par contumace pour Amrane Fadéla, absente à l'audience, et un acquittement pour les deux médecins gynécologues : tel est le verdict prononcé par le tribunal criminel d'Annaba dans l'affaire de pédophilie et de proxénétisme aggravé, jugée en appel avant-hier. Un verdict qui peut paraître clément par rapport aux condamnations prononcées en première instance, en avril 2013, par la cour criminelle de la ville côtière, et au vu de la gravité des faits reprochés à Jean-Michel Baroche et à ses coaccusés, mais qui n'en est pas moins sévère, si l'on tient compte du montant faramineux des amendes, dont devront s'acquitter ceux-ci, contraints par corps s'il le fallait. On se souvient, à titre de comparaison, que J. M. Baroche, le principal accusé, avait écopé d'une amende de 200 000 DA à peine, en première instance. Des avocats expliquent ce redressement des amendes par une prise en compte par le tribunal, cette fois, de l'infraction au change commise par les prévenus, qui avaient souvent recours au marché parallèle des devises, à l'occasion de leurs funestes activités Il reste que tout le monde à Annaba, y compris le parquet général, qui a fait appel du premier jugement, rappelons-le, s'attendait à une condamnation autrement plus lourde, au moins pour le ressortissant français, son associé Briki et le vice-président d'APC. Un élu qui passait, soit dit en passant, pour un notable de la ville, un honorable père de famille et dont le rôle dans cette sordide affaire n'a pas été clairement défini dans l'acte d'accusation, si ce n'est le fait qu'il y figure sur bon nombre de documents aussi irréfutables que compromettants pour lui. Le principal accusé, Jean-Michel Baroche, devait répondre d'un chapelet de chefs d'inculpation aussi lourds les uns que les autres, allant de la constitution d'un réseau international de prostitution à la production de films pornographiques en vue de leur diffusion sur Internet, le faux et usage de faux, jusqu'à la détention et l'usage de drogue et l'incitation de mineures à la débauche. Autant d'actes délictueux pour lesquels il croupit en prison aux côtés de ses deux complices, depuis le mois d'avril 2012, soit une année seulement après qu'il soit venu à Annaba pour y créer sa société de mannequinat et de conseil d'affaires, l'"Algerian Développement Agency". Une société écran détenue à 51% par son chauffeur Réda Briki, qui lui a permis d'attirer une trentaine de jeunes filles, dont des mineures, auxquelles il promettait monts et merveilles en France en contrepartie de leur participation à des ballets roses qu'il filmait avant de les diffuser via Internet. Notons que la culpabilité des deux médecins gynécologues, qui étaient inculpés pour avortement forcé en avril 2012 sur l'une des victimes de J. M. Baroche, n'a pas été établie. A. Allia