Le verdict de cette affaire qui a défrayé la chronique sur le territoire national devait tomber hier en fin de soirée. Dans son réquisitoire, jeudi soir, le procureur a requis 10 ans de prison pour le français Jean Michel Baroche, son associé et chauffeur Reda Briki et l'ex-haut responsable municipal. Il a requis 5 ans contre un autre inculpé emprisonné, une chargée de communication de la wilaya de Annaba, Fadela Hamara, pour complicité, car elle a vécu chez M.Baroche sans jamais l'avoir dénoncé, selon l'accusation. Le tribunal criminel d'Annaba, devrait rendre hier, en fin d'après midi son verdict dans le procès d'un Français et de sept Algériens jugés pour pornographie, viols et incitation à la débauche, selon un avocat de la défense Me Khoder Belbachir. Le procès a repris hier matin. L'accusé principal dans cette affaire est un homme d'affaires français, Jean-Michel Baroche, 67 ans, emprisonné depuis un an avec quatre autres inculpés, dont un ancien vice-président d'APC, Saadni Abdenacer. Trois autres accusés comparaissent libres lors de ce procès à huis clos. Parmi les accusés figurent quatre gynécologues. «Le réquisitoire a été très dur», a estimé un avocat de la défense qui a requis l'anonymat pour lequel il n'y a pas de preuves matérielles des principales accusations, viol et avortement. Ainsi, à une heure très tardive de la soirée de jeudi à vendredi, s'est achevé le procès houleux de l'affaire dite «Jean Michel Baroche». Un procès durant lequel, le principal accusé de ce réseau de prostitution, a réfuté en bloc toutes les accusations retenues à son encontre. M.Baroche s'est dit innocent, assurant, dès qu'il a été appelé à la barre jeudi, n'avoir «jamais violé personne». Les autres inculpés ont aussi rejeté les accusations. Le Français est notamment poursuivi après la plainte d'une jeune femme pour viol, plainte qui a été suivie par celles de plusieurs autres victimes. Parmi les 11 chefs d'inculpation figurent «l'atteinte à la pudeur», la «production et diffusion de films pornographiques», «l'incitation à la débauche», la «détention de drogue» et «l'avortement». Sous couvert d'une agence de mannequins, le Français recevait, selon l'accusation, des candidates, dont il exigeait qu'elles fassent un test de virginité, dans une luxueuse villa où s'organisaient des «parties fines» avec des ébats filmés. Aussi bien lui, que ces coaccusés ont de se défaire des charges, dont ils ont en du mal été accusés. Lors de son passage à la barre, Jean Michel Baroche, a déclaré que les faits dont il est accusé selon les PV des services sécuritaires, ne concordent pas avec la vraie version des faits. L'accusé a fait savoir que, la victime avait déposé une plainte scandaleuse et calomnieuse à son encontre. Selon lui, il s'agissait d'un malentendu entre lui et la nommée «Magda». A l'origine de cette confusion, dira «J.M.B», «pensant que j'allais l'a quitter. Elle décidé, et toujours selon ses propos, de comploter contre moi pour me soutirer de l'argent». L'accusé a mis en relief son âge, son statut et sa situation, qui ne lui permettaient point de transformer son domicile en un lieu de débauche, encore moins de penser à un viol en série sur des mineures, surtout qu'il s'apprêtait à épouser une Algérienne. «Pourquoi n'ont-ils pas opéré un examen médical chez le médecin légiste au moment de la plainte?», s'est demandé l'accusé, avançant la thèse du complot. Par ailleurs, 3 mineures ont fait l'objet de viol sur les 10 victimes, dont 4 seulement se sont présentées au procès, avec la trentaine de témoins. Jean Michel Baroche répondant aux questions relatives au film immoraux retrouvés dans sa résidence à Kouba, il avoue les avoir fait, à l'effet d'immortaliser uniquement ses souvenirs. Quant à son passage en Algérie, à Annaba notamment, il a, une fois de plus évoqué la thèse de l'investissement mais qu'il a été freiné par la bureaucratie. Lors de la lecture du document de plus de 26 feuilles, les chefs d'accusation sont impressionnants: entre autres, viol sur mineures, sévices sexuels sur des filles de plus de 18 ans, production de films et montages de photos à caractère immoral, diffusion et commercialisation, création de lieu débauche, consommation de drogue... la liste est longue.