Dans la nuit de jeudi, le procureur de la république a requis 10 ans de prison à l'encontre de Jean Michel Baroche, 68 ans, principal accusé, de l'ex-vice-président de l'APC d'Annaba, Abdenacer Saadni et de Briki Réda, associé et chauffeur du Français. L'employée de la wilaya, Amrane Fadila, a été condamnée à 5 ans d'emprisonnement alors que les quatre gynécologues ont écopé de 5 et 6 ans. Ces 8 accusés sont poursuivis pour pas moins d'une douzaine de chefs d'inculpation, dont atteinte à la pudeur, viol, incitation à la débauche, détention de drogue et diffusion et production de films pornographiques. Etaient appelés à la barre 23 témoins et 5 des 8 jeunes filles victimes du démon Baroche, dont certaines étaient mineures au moment des faits, alors que 3 ne se sont pas présentées. Dès les premières heures de la matinée de jeudi, la salle d'audience du tribunal criminel près de la cour d'Annaba était comble. Après les procédures d'usage, le président du tribunal a sommé la dizaine de journalistes présents de quitter la salle, le huis clos étant décrété au moment même où J.M. Baroche était interrogé. D'emblée, le principal accusé nie «le chapelet d'accusations énoncées dans l'arrêt de renvoi d'une traduction approximative», dira-il. Il poursuivra : «M.R. (l'une de ses victimes par qui le scandale arrive car c'est elle qui la première a déposé auprès des services de sécurité) a mal compris». Il déclarera d'un ton solennel : «Je n'ai jamais violé personne, je ne peux pas violer une femme qui habite chez moi». La même M.R. avait, lors de son interrogatoire, selon les présents dans la salle, fondu en larmes tant le préjudice était énorme, ce qui fera dire au juge : «Rendez-lui sa virginité». Au deuxième jour du procès, et au moment où nous mettons sous presse, la douzaine d'avocats de la défense plaident les circonstances atténuantes d'une affaire de mœurs qui n'a pas livré tous ses secrets.