L'intersyndicale décidera aujourd'hui si elle passe de deux à trois jours de grève cyclique ou se résout carrément à un débrayage illimité, comme proposé notamment par le Cnapeste. Le nouveau plan d'action de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique sera connu aujourd'hui, samedi, à l'issue d'une réunion qui regroupera pas moins de 12 syndicats, entre autres ceux de l'éducation, le Snapest, le Cnapeste et le CLA, à Alger. Reportée déjà d'une semaine pour laisser le temps aux syndicats membres de consulter leurs conseils nationaux respectifs, cette rencontre sera décisive et l'intersyndicale devra définitivement trancher sur la démarche à suivre. Le recours à la grève étant une option déjà retenue, il reste à savoir si l'intersyndicale passera de deux à trois jours de grève cyclique, ou opter carrément pour un débrayage illimité. De toutes les manières, les principaux syndicats autonomes de la Fonction publique semblent aller d'un pied ferme vers cette l'option la plus radicale, puisque le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, avait déclaré à Liberté, samedi dernier, que la position des différents syndicats membres sont les mêmes et que la tendance serait au durcissement de l'action de protestation. Ce dernier avait, en effet, expliqué que si l'intersyndicale avait décidé de s'accorder encore une semaine avant de trancher la question, c'était par souci de sauvegarder la cohésion du groupe et laisser le temps à chaque partie de consulter sa base. Mais quelle que soit la décision qui découlera de la réunion de l'intersyndicale, le gouvernement, de son côté, ne semble pas près de revenir sur ses décisions, à savoir la suppression de la retraite anticipée, ainsi que la soumission et la révision programmée du code du travail, les deux principaux points de désaccord entre le gouvernement et les syndicats autonomes de la Fonction publique. À ce stade, le dialogue entre les deux parties ne semble pas encore possible, et le bras de fer qui les oppose risque de durer dans le temps. La seule option entre les mains de l'intersyndicale reste le durcissement du mouvement de protestation, alors que l'Exécutif mise sur son essoufflement. L'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au dialogue n'a pas été favorablement accueillie par les différents syndicats autonomes. Ses derniers n'ont pas vu, en effet, l'intérêt de dialoguer avec le gouvernement, alors que la loi sur la retraite a été approuvée et adoptée en Conseil des ministres. Pour rappel, l'intersyndicale avait demandé à être associée à l'élaboration de projets de loi touchant les travailleurs de la Fonction publique, notamment le nouveau code du travail. Une revendication que le gouvernement avait catégoriquement rejetée, en attestent les déclarations du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, qui avait expliqué que "les projets de lois sont plutôt débattus à la chambre basse du Parlement" et que l'Exécutif n'avait pas à associer le partenaire social dans leur élaboration. Des propos qui ont grandement déplu aux différents syndicats autonomes réunis depuis sous une même chapelle. Ils avaient considéré les propos du ministre de "provocateurs". Autant de raisons pour s'attendre à ce que la décision de l'intersyndicale sera d'aller vers le durcissement du mouvement de protestation. Mehdi Mehenni
Lire aussi : - PROJET DE NOUVELLE LOI SUR LES PTIC : Grogne syndicale à Algérie Télécom - Le CLA opte pour une grève cyclique de trois jours - Le conflit entre la direction et le partenaire social s'achemine vers le pourrissement : SNVI : plainte en référé contre les syndicalistes