"Tout est possible. Des marches, des sit-in, voire une grève illimitée seront à l'ordre du jour de la discussion le 29 octobre", a affirmé Meziane Mériane, SG du Snapest. C'est le samedi 29 octobre que l'intersyndicale de la Fonction publique tiendra une réunion d'évaluation globale des quatre jours de grève cyclique qu'elle a organisée pour protester contre le projet du gouvernement de supprimer la retraite sans condition d'âge et de réclamer l'association des syndicats autonomes dans l'élaboration du nouveau code de travail. Lors de la même réunion, l'intersyndicale se penchera également sur les actions à entreprendre à nouveau dans l'espoir de faire entendre ses revendications. Cette rencontre-bilan est ouverte à toutes les éventualités, selon les indiscrétions d'un des membres de ce bloc syndical, en l'occurrence le SG du Snapest, Meziane Mériane. "Tout est possible. Des marches, des sit-in, voir une grève illimitée seront à l'ordre du jour de la discussion le 29 octobre", a-t-il affirmé. Mais pour lui, ces probables actions qui iront dans le sens de l'escalade ont été imposées aux syndicats par l'attitude du gouvernement à l'égard de leurs revendications. "J'ai bien l'impression qu'on nous impose l'escalade. On constate un certain mépris de la part des autorités publiques. On nous regarde d'en haut avec un mépris démesuré", dira le SG du Snapest, ajoutant :"On a demandé à ce qu'il soit gelé temporairement, avant de discuter et enrichir cette décision de suppression du décret 97/13, et on nous répond que la décision est irrévocable. D'un côté, ils parlent de dialogue et des portes ouvertes et de l'autre ils disent que c'est irrévocable. C'est du mépris ; il n'y a pas d'autre qualificatif. On est en 2016 et il n'y a pas lieu d'avoir les mêmes méthodes staliniennes de travail qui ont existé par le passé." En définitive, pour notre interlocuteur, le dialogue devrait s'imposer préalablement à cette révision de la loi. Il estime que "s'il y avait l'association de syndicats autonomes au dialogue, peut-être qu'on ne serait pas arrivé là, parce qu'on a des arguments solides qui plaident pour le maintien de la retraite anticipée, du moins pour ne pas la supprimer de manière fracassante. On peut trouver des palliatifs". Cette attitude est assez symptomatique de l'état d'esprit qui règne au sein de l'intersyndicale, suite aux déclarations jugées "provocatrices" du ministre du Travail. Mais les syndicats autonomes semblent loin d'être résignés. C'est forts, en effet, de la mobilisation qu'ils ont engrangée, lors de ces quatre journées de grève, qu'ils retourneront à leurs bases respectives, à l'effet de faire le bilan et les perspectives de leur mouvement de protestation, notamment des actions à entreprendre pour faire durer la flamme du combat pour la satisfaction de leurs revendications. L'intersyndicale brandit ainsi la menace d'investir la rue en organisant des marches et une grève illimitée après les vacances d'automne en cas de reconduction du statu quo. Cette éventualité est évoquée notamment par le Cnapest, qui réunira ultérieurement son conseil national, après les réunions des conseils de wilaya prévues avant la fin de la semaine. Ces conseils qui avaient été précédés par des assemblées générales des enseignants dans leurs propres établissements scolaires. Le Snapest tiendra également son conseil national les 29 et 30 octobre et l'ordre du jour tournera autour de l'évaluation des activités du bureau national et les perspectives d'avenir, en sus de questions organiques internes au syndicat. Le Snapap, quant à lui, a appelé à une marche nationale le 31 octobre. Une marche qu'il organisera à Tizi Ouzou pour soutenir la Fédération des communaux dans ses revendications. AMAR RAFA