Deux propositions d'actions semblent déjà faire consensus au sein de l'intersyndicale : celle relative à une grève cyclique de 3 jours et celle préconisant une grève illimitée. L'intersyndicale autonome de la Fonction publique, qui s'est réunie hier à Alger, en vue de faire l'évaluation des deux grèves de deux jours observées, n'est pas parvenue à arrêter un nouveau plan d'action face au silence du gouvernement à l'égard de leurs revendications. Ses membres ont convenu de se revoir le samedi 5 novembre, s'accordant ainsi le temps de prendre l'avis de leurs conseils nationaux respectifs, lesquels devraient être réunis d'ici à là. En effet, à l'issue d'un conclave marqué par de chauds débats, les syndicats autonomes se sont mis d'accord sur le principe de maintenir la pression sur le gouvernement, y compris par le recours à l'escalade dans le mouvement de protestation, à travers l'organisation d'autres grèves, dont celle illimitée, des rassemblements, voire même des marches. Deux propositions d'actions semblent déjà faire consensus au sein de l'intersyndicale : celle relative à grève cyclique de 3 jours et celle préconisant une grève illimitée. Le choix de l'une ou l'autre des deux propositions devra attendre samedi, comme souhaité par certains syndicats qui ont évoqué le souci de se référer au préalable à leurs organes délibérants, à savoir leurs conseils nationaux. Ainsi, les principaux syndicats du secteur de l'éducation, le Snapest et le Cnapest, tiendront leurs conseils nationaux successivement les 29 et 30 octobre et les 30 et 31 octobre. Ils seront suivis par celui du CLA, le 4 novembre prochain. Le déféré dans la prise de décision quant aux suites à donner à la protestation contre la suppression de la retraite anticipée, notamment, ne procède pas d'un manque de cohérence chez les syndicats autonomes engagés dans ce bras de fer avec le gouvernement. C'est sur quoi insiste le secrétaire général du Satef et non moins membre de l'intersyndicale, Boualem Amoura. "Honnêtement, les positions des syndicats sont les mêmes. Ils sont tous pour le durcissement de l'action de protestation. Seulement, certains ont demandé du temps pour consulter leurs conseils nationaux qui auront lieu durant ces vacances scolaires." le même syndicaliste explique que "pour sauvegarder la cohésion du groupe et de l'alliance, on s'est dit qu'il n'y avait pas d'urgence à durcir tout de suite le mouvement. Donc, on a préféré attendre jusqu'au 5 novembre". Les syndicats autonomes ont, par ailleurs, maintenu leur revendication de retrait de l'avant-projet de loi sur la retraite et renouvelé leur demande d'association au dialogue. Ils ont aussi "dénoncé l'attitude du Premier ministre qui n'a pas apprécié à leur juste représentativité les syndicats autonomes", ajoute la même source. Réagissant aux déclarations d'Abdelmalek Sellal qui a invité ces derniers à un débat, après l'adoption de la loi sur la retraite, notre interlocuteur a estimé qu'"il ne peut y avoir de débat après adoption de cette loi. Nous allons discuter de quoi ?" Selon lui, "c'est une pure invention algérienne. Au nom de quelle logique, peut-on discuter de quelque chose après son adoption ? Nous disons que c'est pour le moins irréfléchi. C'est là, également, la raison pour laquelle nous voulons prendre tout le temps nécessaire pour décider d'une action qui pourra avoir un impact au sein de la société et auprès du gouvernement". Le SG du Satef dira en conclusion : "Quelle que soit la décision, elle ira dans le sens du durcissement dans l'action." Hier encore, nombre de syndicats ont fait connaître leurs positions à l'égard de la déclaration du Premier ministre. À commencer par celle exprimée par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE). "Les déclarations de Sellal sont contradictoires", a estimé Kouider YahIaoui, un responsable chargé de l'organisation au niveau du syndicat, qui relève que "d'une part, il dit que les voies du dialogue sont ouvertes pour discuter de la loi sur le travail et la loi sur la retraite après son adoption par le Parlement et, d'autre part, il a souligné l'impossibilité de revenir sur la décision d'annulation de la retraite proportionnelle". Le responsable du SNTE s'est interrogé, dans ce sens, sur l'utilité du dialogue auquel a invité le Premier ministre après avoir tranché définitivement le dossier. Car, pour lui, s'il y avait intention de dialogue, il aurait fallu geler cette loi jusqu'à la fin des discussions. Pour sa part, le président du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet, s'est posé la question sur les raisons de présenter l'avant-projet de loi aux députés au Parlement, alors que le Premier ministre a dit qu'il sera adopté. Ce qui signifie d'après lui que la question est tranchée et qu'il n'y a aucun intérêt à examiner le projet de loi. AMAR RAFA