Elle a également évoqué la situation économique du pays qu'elle qualifie de "désastreuse" et dans laquelle se trouvent les travailleurs algériens, notamment les jeunes diplômés. De Constantine où elle a rencontré, hier vendredi, les militants de son parti, à l'hôtel Hoceini, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), s'est longuement étalée, en début de rencontre, sur le résultat de l'élection présidentielle américaine. En effet, Louisa Hanoune a évoqué la situation actuelle de la première puissance mondiale en reliant les politiques intérieure et extérieure de la Maison-Blanche depuis plusieurs années, avec la crise économique mondiale et ses effets négatifs sur le monde entier. La secrétaire générale du PT a insisté surtout sur les retombées de la nouvelle politique que va adopter le président Donald Trump, notamment avec les pays du monde arabe. Bien entendu, ce n'est pas l'élection d'un nouveau président aux Etats-Unis qui va changer l'opinion et la position du PT par rapport à la politique de ce pays, qui demeure foncièrement, dans l'optique du parti, impérialiste. "La politique de Donald Trump ne va pas être différente de celle de Barack Obama où même de celle de Clinton – si cette dernière avait été élue – mais une chose est sûre, le choix des Américains dans cette élection va encore empirer la situation", déclare-t-elle. Il n'y a donc aucune illusion à se faire avec Trump en matière de politique extérieure malgré ses déclarations opposées aux options de l'establishment, selon le PT. Par ailleurs, revenant aux affaires intérieures de l'Algérie, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a qualifié le comportement du gouvernement vis-à-vis des différents mouvements de grève observés par plusieurs syndicats de "totalitaire", et de "mettre tout le monde devant le fait accompli", a-t-elle affirmé. Une attitude qui a d'ailleurs attisé les tensions et poussé les syndicats autonomes à radicaliser leur mouvement considérant les réactions du gouvernement comme des provocations. Hanoune a également évoqué la situation économique du pays qu'elle qualifie de "désastreuse" et dans laquelle se trouvent les travailleurs algériens, notamment les jeunes diplômés. "Plus de 93% des nouveaux postes qui ont été créés dans le cadre de l'Anem sont sous forme de CDD (contrats à durée déterminée) avec des salaires misérables et qui ne correspondent pas aux qualifications et aux compétences des demandeurs", a-t-elle précisé. Dans le même sillage, Louisa Hanoune a incité le gouvernement à "œuvrer pour récupérer plus de 20 000 milliards de dinars sous forme de crédits non encore remboursés". "Cette somme pourra nous faire éviter une crise, et pendant une durée de 3 ans", explique-t-elle. Et d'avertir : "Cette crise dans laquelle se trouve notre pays favorise les écarts entre les couches sociales, ce qui menace de déstabiliser le pays." INES BOUKHALFA
