L'affaissement de terrain sur l'autoroute de Ben Aknoun, ne cesse de susciter les réactions des algériens. Sceptiques quant à la réponse du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, concernant la catastrophe, la qualifiant comme étant un « phénomène naturel », les citoyens avancent que ça ne pourrait être le cas. « Il y a quelques mois, y a eu le même problème, au même endroit », affirme Tarik, un quarantenaire. Vérification faite, il y a bien un communiqué de presse de la Société des Eaux et de l'Assainissement d'Alger (SEAAL), en date du 09 mai 2016 confirmant sa déclaration. « Faisant suite à l'affaissement d'un collecteur d'eaux usées situé au niveau de l'autoroute de Ben AKNOUN, en face du parc Zoologique (axe ZERALDA – BENAKNOUN), provoquant un ralentissement de la circulation.Les équipes de la Direction des Travaux Publics de la Wilaya d'Alger ainsi que les équipes de SEAAL sont mobilisées pour rétablir la circulation dans les meilleurs délais possibles ». La Rédaction Numérique de Liberté a adressé un mail à l'attention du service de communication, mais jusqu'à l'heure de la mise en ligne, soit plus de 24 heures après, aucune réponse n'a été donnée. Quant au ministère des travaux publics, il y a eu une intervention d'un de ses représentants à la Chaîne3, Chetibi Boualem, le directeur général au sein de l'institution. « Cet affaissement n'est absolument pas lié à une dégradation de la voie routière sur laquelle il a été provoqué, mais à la rupture dans le sous sol d'une importante canalisation hydraulique », a-t-il déclaré. Tout en ajoutant qu'un « incident similaire, mais de moindre ampleur, s'est déjà produit, il y a quelques mois, sur cette même voie routière ». [IFrame] D'autres citoyens, s'interrogent également sur la thèse de l'instabilité du sol. « D'après le peu que je sais, quand le sol calcaire est particulièrement poreux, des trous se forment », a indiqué Hichem, 29 ans. Pour répondre à ces interrogations, la Rédaction Numérique a également contacté Nabil, un ingénieur en travaux publics et galement entrepreneur ayant travaillé sur plusieurs chantiers. Pour lui, il existe deux possibilités de cet affaissement de terrain. C'est dû soit à aux pluies diluviennes, soit à la qualité du sol. « C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Des années, l'eau sature le sol, le déstabilise, ce qui lui a fait perdre sa cohésion », a-t-il expliqué. Néanmoins, il existe des facteurs aggravants, concernant « les réseaux d'assainissement et d'adduction en eau potable, et l'accumulation des pertes pourrait être une raison de l'affaissement du sol ». Pour la deuxième possibilité, le phénomène pourrait être causé par les karsts*, qui engendrent des vides dans le sol, et autour de ce vide le sol se tient bien. C'est en fait en fonction des charges sur cette route, et à terme ces poids lourds exercent une force qui engendrent les affaissement ».
*Le karst est un ensemble de formes de surface et souterraines résultant de la dissolution de roches carbonatées (calcaire, marbre, dolomie, craie) par les eaux souterraines rendues acides par le dioxyde de carbone CO2. (IRD)