La zone de turbulences que traverse actuellement le FLN version Djamel Ould-Abbès a fini par affecter les structures des jeunes de l'ex-parti unique. Au niveau de la wilaya de Bouira, des luttes intestines commencent à voir le jour et prennent un caractère régional assez inquiétant à cinq mois des élections législatives. Hier, lors de la cérémonie de désignation du représentant des jeunes de la mouhafadha de Bouira, présidée par Abdelkader Zehali, chargé des jeunes et membre du bureau politique du FLN, des voix se sont élevées contre la désignation de Hachimi Hmida à la tête de cette nouvelle structure. Ainsi, avant l'entame de cette rencontre laquelle a eu lieu à la maison de jeunes Mohamed-Issyakhem de Bouira, un groupe de militants opposés à la désignation de M. Hachimi a tenu à un sit-in, afin de manifester sa réprobation du "diktat" imposé par l'actuel mouhafedh de Bouira, Slimane Ziane, qui est accusé par les contestataires de vouloir "imposer son poulain". "Nous sommes de jeunes militants ambitieux et porteurs d'idées nouvelles au sein de notre formation et nous refusons de manière catégorique le parachutage de M. Hachimi, qui n'était même pas inscrit sur la liste des candidats il n'y a même pas 72 h !", indiquera Adel Mihoubi, l'un des leaders de ce mouvement de contestation. Pour lui, cette méthode est "honteuse", car elle va à l'encontre du message du SG du FLN, qui prône la transparence et la mise en valeur des structures de jeunesse au sein de cette formation politique. M. Mihoubi est également l'une des figures montantes de l'Ugta à Bouira, puisqu'il est l'un des artisans de l'éviction de l'ancien président de la section Ugta de Bouira. Selon certaines sources proches du FLN à Bouira, le mouhafedh de Bouira, aidé par ses fidèles lieutenants, tenterait de baliser le terrain pour Hachimi Hmida et ainsi, permettre à la kasma d'Aïn Bessem de ravir la vedette aux autres kasmas de Bouira et même les autres mouhafadhas. Un militant de la région Est de Bouira n'hésitera pas à dire que cette élection a été "planifiée de nuit". Dans la salle de conférences, il régnait une atmosphère assez pesante et l'ensemble des participants craignaient que les choses ne dégénèrent. Toutefois, Abdelkader Zehali en fin stratège politique et qui avait été "briefé" par le mouhafedh de Bouira, a prononcé un discours dans lequel il prônait l'apaisement, tout en rejetant toute forme d'exclusion et de favoritisme. "Je suis à Bouira pour rassembler et fédérer toutes les forces vives de notre parti (...) Chaque jeune compétent et désirant intégrer notre structure est le bienvenu et il est invité à présenter sa candidature aux instances locales", insistera M. Zehali. Cette petite phrase, lourde de sens, réussira à apaiser les esprits, qui étaient chauffés à blanc. Finalement le "coup d'Etat" tant redouté par les partisans de Mihoubi, n'a pas eu lieu. Enfin, Abdelkader Zehali n'a pas manqué de marteler son appel à l'union sacrée. "Nous devons préparer les prochaines législatives dans la cohésion et l'union. Pour ce faire, nous devons absolument mettre les différends personnels de côté et souder nos rangs", a-t-il conclu. RAMDANE B.