Grâce à un forcing de l'Algérie et l'effort de l'Arabie Saoudite en particulier, l'Opep est parvenue à un accord historique de limitation de sa production de 1,2 million de barils/jour applicable à partir de janvier prochain. Cette décision se conjugue avec l'annonce de la Russie de réduire sa production de 300 000 barils/jour. Ces deux décisions ont conforté la hausse des cours du pétrole qui ont dépassé pour le Brent la barre des 54 dollars. Cette dynamique haussière si elle est soutenue par l'application strict de l'accord de Vienne et un effort de réduction de la production non Opep pourrait porter les prix du pétrole entre 55 dollars et 60 dollars en 2017, soit bien au-delà de l'objectif de l'Opep. On aurait espéré que cet intense effort du gouvernement algérien — via son ministre de l'Energie — en termes de concertations avec les principaux membres de l'Opep pour parvenir à l'accord de Vienne soit consenti également en Algérie avec les acteurs économiques, les spécialistes et les différentes organisations patronales et les différents syndicat en vue de pratiquer sur le terrain la meilleure démarche pour sortir le pays des griffes de la crise financière. Mais encore une fois, l'Algérie sera suspendue à l'évolution des cours du pétrole l'an prochain, le prix d'une très forte dépendance aux fluctuations des cours du brut. Habituée à des prix du pétrole à plus de 100 dollars, le gouvernement devra gérer le pays avec des prix autour de 50 dollars. Si la hausse des prix du pétrole se poursuit en 2017, le déficit du budget sera allégé mais il sera encore important. Même avec des prix du pétrole à plus de 50 dollars, le gouvernement sera tenté d'épuiser le fonds de régulation des recettes, voire de recourir à l'endettement extérieur pour combler l'énorme trou du budget et faire face ainsi aux dépenses de fonctionnement incompressibles. La hausse des cours du pétrole n'empêchera pas le gouvernent d'appliquer la loi de finances 2017 avec sa série de taxes impopulaires. Ce qui est injuste tant il était loisible pour l'Exécutif d'aller chercher d'autres sources de financement du déficit du budget. Profitant du laxisme des autorités, certains importateurs et commerçants ont déjà appliqué la hausse de produits de large consommation bien avant l'entrée en vigueur de la loi de finances 2017. Sans que les services du commerce intreviennent pour remettre les pendules à l'heure. Encore une fois, les dysfonctionnements du commerce intérieur sont à l'origine de la hausse de prix injustifiée qui sont en partie à la source de l'érosion du pouvoir d'achat de la majorité de la population. Ainsi l'euphorie actuelle sur les marchés pétroliers avec des prix du baril à plus de 54 dollars ne fera pas oublier aux Algériens la préoccupante évolution des prix des produits de large consommation d'ici à fin 2017.