La sortie, avant-hier, du Premier ministre et des membres du gouvernement, au moment où le président du Forum des chefs d'entreprise prenait la parole, a déteint sur l'ambiance générale du Forum africain de l'investissement et des affaires. L'incident a supplanté les débats sur l'économie africaine et les partenariats susceptibles d'être développés entre opérateurs africains. L'Algérie n'est pas présente en Afrique subsaharienne. Ses produits hors hydrocarbures n'y figurent quasiment pas. Dans ce contexte, le forum constitue une opportunité de connaître le marché africain, ses besoins et ses attentes, et de poser les jalons d'une alliance stratégique. Cependant, avertit le professeur Mohamed-Chérif Belmihoub, "il ne faut pas penser qu'on va régler les problèmes de l'économie algérienne, de sa diversification, de ses exportations par l'organisation de ce forum". Selon lui, les marchés africains sont difficiles et différenciés avec la présence d'entreprises leaders sur les marchés africains. Même sur le plan logistique, l'Algérie n'est pas bien outillée. "On est en train de faire valoir la transsaharienne, c'est bien, mais les frontières avec certains pays s'ouvrent une fois par semaine", constate M. Belmihoub, évoquant la nécessité de mettre en place une logistique institutionnelle particulière. Le professeur a fait référence, entre autres, à l'absence d'accompagnement bancaire et de compagnies aériennes. Pour M. Belmihoub, il faut d'abord soutenir les entreprises déjà présentes sur ces marchés, suggérant l'idée de création d'écosystèmes. Ces entreprises, pionnières, devraient s'organiser entre elles, même si elles activent dans des secteurs différents. Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, a souligné, de son côté, la nécessité "d'œuvrer et d'innover ensemble pour la sécurité et la diversification énergétique". M. Boutarfa a indiqué que "les possibilités de coopération et d'investissements sont nombreuses" dans le secteur de l'énergie. "Amont pétrolier et gazier, forage, distribution de produits et gaziers, électrification rurale, solaire, photovoltaïque... ce sont là des segments de compétences et d'expériences avérées que nous pouvons offrir aux économies et marchés africains", souligne le ministre, estimant que "les réserves de l'Afrique doivent servir à lui procurer l'énergie indispensable à son développement". Le ministre est convaincu que l'intégration des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque et l'éolien, adossée au développement d'industrie locale à forte valeur ajoutée, constitue une voie d'avenir pour relever le défi de la sécurité énergétique. "Il reste à solutionner le problème de financement des équipements énergétiques en Afrique", estime M. Boutarfa. En marge du forum, le président du FCE, Ali Haddad, et le président du G20 des entrepreneurs, Grégoire Sentilhes ont signé une convention portant sur l'organisation de la prochaine réunion du G20 des entrepreneurs en Algérie au courant du dernier trimestre 2017. M. R.