Résumé : Alors qu'il était en pleine discussion avec sa mère et son épouse, Racim est surpris par un coup de fil de la police. Après une perquisition au domicile du vieux couple, on avait retrouvé un petit maillot. On invitait donc le jeune père à venir confirmer que c'était bien celui que portait Choukri lors de son kidnapping. Le commissaire rédige quelques lignes sur une feuille et demande à Racim de relire la déclaration et de la signer. Le jeune homme s'exécute, puis lance : -Vous avez maintenant un indice qui confirme le rapt de mon fils par ce couple de sexagénaires. -Oui. Une preuve irrévocable ! Nous allons continuer nos recherches dans ce sens. Nous avons déjà donné le signalement du couple et du petit Choukri à toutes les patrouilles. Les commissariat du pays sont informés et disposent des photos et des documents requis qui peuvent nous aider à mettre fin à la cavale de ces deux fous. Racim déglutit. -J'ose espérer que mon fils va bien et que nous retrouverons sa trace aussi rapidement que possible, maintenant que nous sommes certains qu'il se trouve avec ce couple. -Nous l'espérons tous, Racim. Nous sommes en train de déployer nos efforts jour et nuit afin de retrouver leur trace et de récupérer le petit. -S'il est toujours vivant, lance le jeune homme en se levant. -Nous sommes à peu près certains qu'il l'est. Ce couple voulait un enfant. C'est la seule raison que nous avons trouvée à ce second rapt. Racim rentre à la maison le cœur lourd, tout en se demandant s'il devait mettre sa mère et Narimène au sujet de ce nouvel indice. Mais il se rétracte. Les femmes sont trop émotives. Surtout Narimène. S'il elle apprend qu'on avait retrouvé le maillot de Choukri, elle va vouloir le récupérer et le harcèlera pour l'emmener au commissariat. Vaut mieux laisser la police faire son travail. Kader ouvre les yeux et se demande pourquoi il avait autant mal au crâne. Il tente de se relever, mais quelque chose le retenait. La chambre était plongée dans le noir, et il sentit une corde autour de lui. Soudain, la mémoire lui revint. Khadidja l'avait assommé avec une pelle. Il tire sur la corde qui retenait ses membres, mais ne put se dégager. La moutarde lui monte au nez. Sa femme devenait folle, il était grand temps pour lui d'agir. Il ouvre la bouche et se met à crier : -Khadidja ! Khadidja ! Viens donc me détacher, tu n'a pas le droit de me séquestrer ni de garder le petit. Il attend quelques secondes, mais comme personne ne répond, il reprend : -Khadidja, je sais que tu es là. Réponds-moi ! Viens me détacher. Je dois me rendre aux toilettes. La porte s'ouvre, et Khadidja donne la lumière avant de s'agenouiller devant lui. -Alors... tu as repris connaissance ? Kader s'agite. -Détache-moi vaurienne. Tu n'as pas honte de me frapper avec cette pelle. J'ai une migraine terrible, et je suis tout engourdi. Elle se met à rire. -Cela t'apprendra à me contrarier. Kader tire encore sur ses attaches. -Détache-moi, femme ! Je suis fatigué de t'avoir justement trop écouté ma vie durant. Je ne t'ai jamais contrariée ni refusé quoi que ce soit, et je crois que c'est là mon grand tort. J'ai toujours été faible devant tes caprices, et vois où j'en suis. Elle se met à ricaner. -Trop faible. C'est bien de toi ça. Tu as plutôt voulu faire la paix avec moi, afin que je ne te quitte pas. Rappelle-toi donc lorsque ce médecin t'avais appris que je n'étais pas la seule stérile. Je voulais bien partir. Tu m'avais alors suppliée de rester auprès de toi. Tu me disais qu'on allait se réconforter l'un l'autre tout en gardant le secret. Enfin, je veux dire en ce qui te concerne. Elle se met encore à ricaner. -Tu mettais ta fierté masculine au-dessus de tout. Tant pis si on me montrait du doigt et qu'on m'affublait de toutes les tares. On t'avait même proposé de te remarier et de me jeter aux chiens. Et tu n'avais jamais eu le courage de balancer au visage de ta famille la triste réalité. Il ne fallait jamais livrer ce secret qui m'a empoisonné la vie, alors qu'on te plaignait d'avoir une femme aussi sèche qu'un épi de blé. (À suivre) Y. H.